‘Don’t see me poor’, le cœur vibrant de l’Afrique* : Le livre hommage de Constantin Salameh au continent pauvre, riche en leçons de vie !
Le 11/10/18
Lorsque Constantin Salameh a atterri, il y a presque quatre ans, à l’aéroport d’Accra, il ne soupçonnait pas que plus d’une centaine de vols s’ensuivraient et le mèneraient vers sa destinée profonde. Si les trente-cinq dernières années passées au service de multinationales et de grands groupes d’investissement, un peu partout dans le monde, lui ont apporté une solide expertise, est arrivé un moment où il a finalement réalisé que son désir intime était de pousser son action encore plus loin et de tenter de faire une différence, c’est-à-dire d’aider là où le besoin était le plus grand. Ce vécu a résonné très fort dans son cœur et l’a poussé à publier cet ouvrage - constitué de photos, toiles, textes et citations de nombreux contributeurs - qui représente la quintessence de ce que l’Afrique lui a apporté, sur le plan personnel et émotionnel, et qu’il souhaite lui rendre. Les bénéfices de ce livre iront à ‘The Happy Childhood Foundation in Africa’ qui s’occupe d’enfants défavorisés.
Une séance de dédicace est prévu pour le dimanche 11 novembre dans le cadre du Salon du Livre francophone de Beyrouth, à partir de 16h sur le stand de Noir Blanc Et Caetera.
Questions à Constantin Salameh.
Qu'est-ce qui vous a mené en Afrique ?
Tout a commencé en 1980, alors que je venais tout juste d'obtenir de MIT mon diplôme d'ingénieur en énergies renouvelables et que j'acceptais mon premier travail d'évaluation et de développement de projets de ‘Clean Technologies’ (solaire, éolienne et mini-hydro) en Afrique pour le compte de la Banque mondiale et de l'Agence américaine pour le développement international (USAID). C’était mon premier emploi et ma première histoire d’amour avec ce continent extraordinaire au potentiel immense. Lorsque mon Alma Mater (Stanford Graduate School of Business) m'a contacté 35 ans plus tard pour les aider à lancer Stanford Seed en Afrique de l'Ouest et de l'Est, tout m'a semblé logique. La boucle était bouclée!
À quel moment avez-vous ressenti ce que vous appelez une ‘vocation’ à vouloir aider les plus démunis ?
Cet appel à tendre la main, à partager mes connaissances et faire une différence a toujours été présent en moi. Je me suis joint à plusieurs ONG dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'entrepreneuriat et de l'énergie au cours des 35 dernières années. Cet appel s'est cristallisé dans ma tête et dans mon cœur en 2014 après six années passées à la direction de deux des plus grands groupes d'investissement de la région du Moyen-Orient. C'est à ce moment-là que j'ai atteint mon point d'inflexion dans ma vie et que je suis passé de l'accumulation de pouvoir et de la richesse au partage de ma connaissance au service des autres.
Quelles ont été vos responsabilités sur le terrain en Afrique ?
Mes responsabilités au cours des quatre dernières années en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest ont consisté à sélectionner les entreprises sociales les plus prometteuses, en leur fournissant les outils appropriés et une expertise fonctionnelle pour les aider à se transformer et à s’adapter afin de maximiser leur impact social dans la région. Je conseille et siège au conseil d'administration de plus de 10 entreprises sociales tout en finançant plusieurs d'entre elles. Leur impact social est important, car ils fournissent de multiples accès tous vitaux : à l'eau, à l'éducation, à la microfinance, à des services médicaux, à un logement abordable et aux médicaments de base à des millions de personnes défavorisées en Afrique.
Quels sont vos plans futurs pour consolider votre action ?
Le premier plan concerne l’Afrique et consiste à persévérer ma contribution aux entreprises sociales sélectionnées avec lesquelles je travaille depuis quatre ans, en accélérant leur transformation et en les aidant à devenir des acteurs régionaux ou mondiaux au cours des 5 à 10 prochaines années.
Le deuxième concerne le Moyen-Orient et le Liban : il consiste à tirer parti de toutes les connaissances et des meilleures pratiques rassemblées au cours des dernières années pour aider les nombreuses entreprises sociales du Liban et de la région du Levant à réduire l’écart grandissant entre les riches et les pauvres. Il s’agit d’un défi critique dans la région qui entraînera d’autres troubles sociaux et politiques majeurs s’il n’est pas réglé très rapidement et de manière efficace.
Quels mots utiliserez-vous pour décrire votre expérience africaine ?
Trois mots me viennent à l’esprit alors que je réfléchis aux quatre dernières années. 1- : Révélation : une révélation sur ce que l'Afrique peut enseigner au reste du monde en termes d'empathie, de courage, de foi, de résilience et d'entreprise. 2- Cadeau : un cadeau merveilleux, car j'ai pu découvrir ma vraie passion, la vivre intensément, l'aligner sur ma spiritualité et la mettre au service de la communauté. 3- Bénédiction : une vraie bénédiction pour les nombreuses amitiés établies et pour la réalisation immédiate de l'impact social produit par chacune des entreprises sociales avec lesquelles j'ai eu le plaisir de travailler. Les visages souriants des enfants et des adultes qui ont bénéficié de nos projets parlent d’eux-mêmes.
Quels sont vos projets futurs pour aider ‘he Happy Children Foundatio’ à qui vous allez reverser les bénéfices de cet ouvrage ?
Georges Hatem, qui a lancé et développé ‘The Happy Children Foundation’ est un ancien ami de Stanford il y a près de 40 ans. Son équipe et lui ont accompli un travail remarquable au cours des dernières années et ont contribué à améliorer de nombreuses vies. Sa fondation en Afrique élargit sans cesse son impact, ce qui est nécessaire pour ce continent qui se trouve en demande permanente. Mon souhait le plus sincère est que notre passion respective, qui est celle de faire une différence dans la vie de nombreuses personnes en Afrique et dans notre région, continue de se développer au cours des prochaines années.
Bélinda Ibrahim
* Edité par Noir Blanc Et Caetera