Laure Ghorayeb, l’épouse d’Antoine Kerbage et la mère de Walid, Roula et Mazen nous a quittés.
Grande dame et petite fille, elle laisse derrière elle un art prolifique et des rivières de mots.
Des mots qu’elle utilisait haut et fort dans son langage direct et franc avec les autres, des mots qu’elle partageait sous sa plume de journaliste et enfin ses mots délicats, baignés d’amour de souffrance et de compassion qu’elle calligraphiait sur ses toiles.
Ses toiles tout en langage de signes et de lettres racontent l’histoire du Liban qui n’en finit pas de souffrir, racontent les guerres et les peines, tout en irradiant d’amour, de compassion et de tendresse.
Nadine Begdache, sa galeriste et amie raconte « Femme exceptionnelle, grande artiste, conteur, poète, critique d’art et surtout une véritable et fidèle amie. Elle arrivait par surprise à la galerie, un nouveau dessin à la main, pleine d’affection et une blague pour nous faire rire. La vie était belle et elle la croquait à pleine dents. Pleine d’énergie et d’espoir elle avait toujours des projets en cours.
Ses œuvres racontaient son pays, son village, Deir el Qamar, qu’elle aimait tant, sa famille, ses enfants ses espoirs et les soucis du Liban.
Zeina Arida, alors directrice du musée Sursock et qui avait organisé son exposition ‘Laure et Mazen: correspondance (s)’ en 2019 dit “ Laure a été mon amie artiste la plus proche de sa génération pendant mes années à Sursock. Elle a été ma conseillère, inspiratrice, ma source d’informations sur les artistes de sa génération qu’elle a côtoyés, aimés ou haïs. Elle m’a soutenue et m’a fait une confiance absolue »
A 3 jours du tremblement qui aurait pu nous emporter et encore une fois anéantir le Liban qu’elle aimait tant, Laure est partie et restent ses mots.
« Salut tout le monde
J’ai envie de dire à vous tous que la vie est belle,
Vivons la comme elle le mérite »
Post de Laure sur Facebook le 22 aout 2022
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