Les routes sont conçues par l’équipe de l’Agenda Culturel comme des itinéraires, pour vous permettre de redécouvrir d’une manière différente des endroits marqué par l’histoire et les habitants. Des villes et villages qui ne cessent jamais de nous impressionner où les saveurs du terroir, la splendeur des paysages, la richesse de la culture et surtout l’hospitalité des habitants, en font des destinations incontournables.
GHAZIR SIÈGE DES EMIRS
Voici un village fascinant riche en lieux de charme où des palais et des couvents racontent leur histoire au temps des Emirs. Au 16ème siècle le Sultan Ottoman Selim désigne les Assaf turcomans pour gouverner le Kesrouan. Malheureusement, il ne reste pas grand-chose de cette époque. Lorsque les Chéhab arrivent au pouvoir, c’est à Ghazir qu’ils s’installent. Le village est connu pour ses magnifiques vues panoramiques de Jounieh jusqu’à Beyrouth et ses anciennes maisons aux jardins traditionnels.
1- De l’autoroute qui longe la baie de Jounieh, prenez la sortie à droite et suivez les signalisations routières pour joindre le Midan. Les constructions en béton le long de la route contrastent avec le vieux quartier qui se trouve un peu plus loin. Là, vous êtes accueillis par les maisons élégantes et par le vieux souk. Poursuivez votre route jusqu’au Midan. C’est la grande place où, il y a presque trois siècles, les Emirs organisaient des parades militaires et des jeux de bravoure. Elle est dominée par la grande bâtisse du Séminaire Patriarcal Maronite mais malheureusement elle est traversée par une route et n’a gardé du temps des émirs que son nom. Garez ici votre voiture et franchissez les portes du Séminaire pour remonter le temps.
2- Le Séminaire Patriarcal Maronite.
Au 17ème siècle les Emirs Chéhab avaient construit leur palais sur cet emplacement avant que les pères Jésuites ne s’y installent en 1845. Dès leur arrivée, ces derniers fondèrent leur premier collège au Liban. Montez les marches et vous vous trouvez devant la belle façade de style classique de l’église SaintJoseph. Sa visite vous permet de voir son plafond en berceau et son autel en bois peint de style néogothique simple. Puis, un peu plus haut, allez à la découverte de l’ancien palais autour duquel les pères jésuites et plus tard les pères maronites ont construit leurs couvents. Dans le terrain de sport, l’eau coule entre deux mains dans une vasque à forme de calice. Ici, devant la façade de l’ancien palais deux énormes cyprès emblématiques du Séminaire et une vieille cloche qu’on ne sonne que pour marquer des occasions très spéciales de l’église Maronite.
Le Séminaire ouvre ses portes sur demande préalable tous les jours de 9h00 à 12h00 et ferme le dimanche. +961 9 925004.
3- A quelques mètres plus loin du Séminaire et dans un petit jardin se trouve le buste d’Ernest Renan. Historien et philosophe français envoyé en 1860 par Napoléon III pour une mission archéologique en Phénicie. Il passe un séjour avec sa soeur Henriette dans la maison jouxtant le jardin. Vous pouvez y aller à pied.
4- Reprenez la voiture et suivez la route principale pour retrouver le Couvent Saint Antoine siège de l’Ordre des moines Maronites. En chemin, des arcades modernes rappellent la production de la soie à Ghazir. Tournez à droite et suivez les signalisations routières ; une vue magnifique de Harissa et de la baie de Jounieh se révèle. Le couvent se trouve sur une colline appelée en syriaque Khashbao et qui signifie le lieu des prières. Il date du 18ème siècle et fut construit par des moines arméniens. Admirez la hauteur du plafond de l’église qu’ils dédièrent à Saint Antoine de Padoue. Sa porte est finement décorée de motifs arméniens ainsi que l’arcade de l’abside. Une plaque commémore le séjour du grand poète romantique polonais Juliusz Slowacki en 1837. C’est ici qu’il écrit son livre Anhelli.
5- Au Liban, presque chaque village a son vignoble et Ghazir a son Château Musar. Après avoir terminé votre visite du couvent Saint-Antoine, rejoignez la route principale pour visiter le vignoble. Son nom signifie sanctuaire et indique le lieu sacré que les Emirs Assaf firent construire, dit-on, au 17ème siècle. L’histoire de ce vin de renommée internationale remonte à 1930 lorsque Gaston Hochar commença à fabriquer le vin dans le sous-sol d’un ancien palais Chéhab construit en 1833 avant de s’installer sur l’emplacement actuel. Pour visiter les caves, laissez-vous guider par Fadia dans les caves du Château où la visite se termine avec une dégustation.
Pour réserver votre visite contactez Fadia +961 9 925 127 ou fadia@chateaumusar.com.lb
Ce palais Chéhab se trouve à quelques pas du vignoble. Il fut racheté en 1880 par monseigneur Louis Zwein pour en faire une école. Une belle tour horloge construite en 1905 pour célébrer le 25ème anniversaire de la construction de l’école se trouve à l’entrée. Le buste du fondateur de l’école y est sculpté. Durant la première guerre mondiale, l’école a été fermée et plus tard elle reçut des orphelins arméniens qui y faisaient des tapis. Le palais est aujourd’hui un lieu pour les réceptions : Palais du Mzar.
Enfé
AU RYTHME DES VAGUES DE AMCHIT À ENFÉ
La côte qui s’étend de Amchit au nord de Byblos jusqu’à Enfé est très belle. Pour la découvrir, suivez la vieille route longeant la mer qui vous révèlera des plages dentelées faites souvent de rochers, de promontoires, de petits bois de chênes et d’oliveraies. Déambulez dans les rues de Amchit et de Batroun et découvrez l’histoire du village d’Enfé et son lien très intime avec la récolte du sel qui remonte au temps des Phéniciens.
1- UNE BALADE À AMCHIT À LA DÉCOUVERTE DE VIEILLES ET MAJESTUEUSES DEMEURES
A 4 km au nord de Byblos prenez la sortie vers Amchit. La route vous mène jusqu’à la belle place du vieux Amchit. C’est à pied que vous découvrirez les trésors architecturaux de cette ville. Des maisons riantes construites dans différents styles. Des jardins à la libanaise où des néfliers, des agrumes, des oliviers et des dattiers semblent s’être retirés derrière les clôtures de figuiers de barbarie. Vous serez surpris par les petites fontaines situées au coin des ruelles ; malheureusement l’eau n’y coule plus ! N’oubliez pas de retrouver la maison Zakhia Toubia. C'est là qu'Ernest Renan, en mission archéologique en 1861 passa un long séjour dans la résidence de la famille avec sa soeur Henriette. Les habitants sont chaleureux et vous inviteront à admirer leurs demeures. Amchit est aussi réputée pour sa belle corniche et ses petits restaurants en bord de la mer.
2- Batroun : A Votre Rythme… Partez. Ville portuaire phénicienne, Batroun est fascinante. Commencez votre balade dans les vieux souks du 19ème siècle et retrouvez la Cathédrale Mar Estephan chef-d’œuvre d’un architecte italien. Elle se caractérise par ses belles arcades d’inspiration romaine et byzantine ainsi que son emplacement sur le port. Engouffrez-vous ensuite dans les ruelles du vieux Batroun entre les vieilles pierres des anciennes maisons et églises. Admirez le mur phénicien qui représente le plus bel exemple de mur de mer taillé du Liban. Il s’étire sur plus de 220 mètres du nord au sud, au pied d'un promontoire long de 550 mètres sur lequel l'ancienne ville s’est établie.
La vue est magnifique à travers les arcades de la cour de l’église orthodoxe Notre Dame de la Mer. A l’intérieur, admirez les belles icônes du 19ème siècle. Les restaurants sont nombreux à Batroun. Ne quittez pas cette ville côtière sans siroter la spécialité de la région, la limonade. Reprenez l’autoroute en direction d’Enfé. Avant d’entrer dans le tunnel de Chekka, admirez de loin le château Msaylha. Le château fut construit il y a quelques centaines d’années, sur un piton rocheux pour garder la route de Tripoli. Ne ratez pas le vieux petit pont de pierre qui traverse la rivière juste à l’entrée du site. Au-dessus du promontoire à Hamat, le vieux monastère GrecOrthodoxe de Saydet el Nouriyé creusé dans le roc vous offre des moments de sérénité et une vue magique de la côte de Chekka.
3- Enfé : Entre les Salines et les Oliveraies ! Enfé est un autre village portuaire empreint d’histoire. Il s’est forgé une place sur l’itinéraire touristique depuis quelques années. Les nombreuses salines – beaucoup hélas sont abandonnées - font partie de son paysage. C’est dans la crique « appelée Taht el Rih - sous le vent » que se serrent des anciennes salines et des petites maisons de pécheurs peintes aux couleurs de la Méditerranée. Des restaurants s’y sont installés. On y trouve aussi des salines du temps des Phéniciens ainsi que des pressoirs d’olives. A proximité, un petit cimetière marin accueille la plus ancienne chapelle d’Enfé Notre Dame des Vents ou Saydet el Rih. La ville fut nommée Nephin par les Croisés qui avaient construit leur fort sur l’isthme étroit. Il fut complètement rasé par les Mamelouks. Allez-y pour admirer l’énorme fosse taillée dans le roc ! Baladez-vous également dans le quartier de l’église médiévale de SainteCatherine et faites une pause gourmande. Ici les cinq filles d’Emm Salim gèrent un four de manouché à farces traditionnelles et l'on dit qu’elles font le meilleur Qurban, le pain orthodoxe sacré.
Vous les trouvez dans l’entrée d’une ancienne maison de 7h00 du matin jusqu’à 12h30. Tél : 03 303929
4- Le couvent Notre Dame de la Garde ou Saydet el Natour se trouve à quelques mètres plus loin, entouré de salines. Son cloître, son église et l’ensemble architectural qui le constitue en font un vrai joyau. Enfé est dominé par le Monastère de Notre-Dame de Balamand. Situé sur une colline, ce siège patriarcal orthodoxe est connu pour ses églises riches en icônes, son joli cloître, son clocher ainsi que les éléments architecturaux rares datant de la période des croisades.
Pour mieux profiter de la beauté du village et de son histoire, Georges Sassine est un guide passionné d’Enfé. Pour réserver votre visite contactez Tél : 03 695181.
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