Mark Hachem présente « Balades levantines », une exposition personnelle de l’artiste libanaise Fatima El-Hajj.

Élève du peintre libanais et parisien Shafic Abboud, qui fut son professeur admiré et aimé, Fatima El-Hajj ne cache pas son admiration pour Matisse, Bonnard et Vuillard. Elle appartient à cette famille de peintres impressionnistes qui l’a aidée à trouver sa propre voie.
Les paysages de Fatima El-Hajj sont inspirés des parcs et jardins des villes qu’elle a observés et affectionnés au cours de ses voyages au Liban, au Yémen, au Maroc et en France. Sa palette et sa mémoire ont gardé vives les formes, les couleurs et la lumière de ces lieux et de leurs habitants.

L’exposition « Balades levantines »

L’exposition, « Balades levantines », est consacrée aux réflexions de l’artiste consécutives à la récente pandémie et aux derniers drames qui ont touché le Liban :

“J'ai appris la nouvelle de l'explosion du port de Beyrouth durant mon confinement à Paris, le 4 août 2020. Ce drame a créé en moi une "expatriation spirituelle profonde". J'ai commencé ainsi à créer un livre de 30 tableaux avec des versets sur le Liban créés par différents poètes. L’idée de parler d’Elissar est alors née. Après avoir ressenti le danger d’un début d’une guerre civile (après le décès de son mari, tué par son frère), elle a décidé de construire une autre civilisation, Carthage, au lieu de détruire celle qui était déjà présente à Tyr.
J’ai continué cette balade au cœur de la mythologie avec « l’enlèvement d’Europe » par Zeus qui se travestit en taureau et Cadmus, l’aîné d’Europe, à la recherche de sa sœur, qui transmit l’alphabet phénicien aux grecs.
Cette recherche poétique m’a fait plonger dans le monde mystique du poète Nezâmi, qui fit le tour du monde, en créant des pavillons colorés représentant différents pays. Ces épisodes sont tirés du quatrième poème de Nezâmi, intitulé « Haft Peykar », ou les « Sept Beautés », composé entre 1196 et 1197. “ Fatima El-Hajj

Cette exposition est une promenade dans les jardins imaginaires de Fatima El-Hajj, une recherche de ’’communion entre la nature et l’être’’. Une quête d’harmonie latente prend dans son art une forme spirituelle. Un voyage entre l’Orient et l’Occident où nous croisons les châteaux enchantés et colorés de princesses perses de contes oubliés, des savants érudits d’un autre temps tels qu’Avicenne et Al-Jazri mais aussi des personnages de la mythologie revenus dans le monde contemporain afin de sauver le Liban des flammes.

En parallèle, au 44 rue des Tournelles, aura lieu l’exposition Animanimus d’Ayla Hibri, organisée en partenariat avec la Galerie Salahin.