C’est un récit inédit et rare sur les exactions et humiliations vécues par les employés de maison notamment les femmes, prisonnières du système de la Kafala, le vaste réseau d’oppression dans les pays arabes et notamment le Liban, qui touche des travailleurs venus des pays du Sud-Est asiatique (Philippines, Sri-Lanka, Bangladesh, Népal...) et de certains pays d’Afrique (notamment l’Éthiopie).

À partir de confessions obtenues auprès de l’héroïne, Profession Bonniche est une histoire d’amour poignante, celle d’une femme à qui son premier employeur a retenu les papiers, mais qui doit pourtant continuer à vivre, sans.  Inspirée de faits vécus et rapportés, la fiction nous introduit dans le monde opaque des « bonniches » à tout faire, dans leurs magouilles, leurs épreuves, leur détresse parfois, leur désespoir d’être à la solde de leur « Madam », sans aucune loi qui les protège. C’est aussi un témoignage de leur formidable résilience et une belle leçon de vie.

Mon roman ne traite pas du système de la Kafala qui pourtant concerne quelques 6,6 millions de travailleurs (d’après l’Organisation internationale du travail), mais il se veut indirectement une sensibilisationà leur cause et à cette sorte d’esclavagisme que le système permet, en les privant de leurs droits.  Ce n’est pas un essai sur la condition de ces domestiques, mais une incursion dans le dur monde des « sans voix » qui relate, de l’intérieur, le piège dans lequel ils se trouvent pris et la complicité indirecte de la société à l’égard de leur situation. Le problème est traité d’une façon romanesque. Il développe un récit de vie, avec des rebondissements, une intrigue, une tension, un climax, un dénouement. 

Comme elle n’a pas de papiers officiels, la jeune femme se trouve ballotée et victime de situations terribles qui soulèvent plusieurs problématiques.