La figuration conventionnelle se transforme en une abstraction personnelle empreinte d’un lyrisme oriental inondé de lumière chez Leila Beydoun Chalabi.

Née en 1934 à Beyrouth, la jeune femme se forme durant les années 50 au Beirut College for Woman (BCW qui deviendra Beirut University College et plus tard la LAU/ Lebanon American University). Après son mariage, elle réside

à Abu-Dhabi avec son mari et ses trois enfants. Les cours de poterie ponctuent le quotidien de l’érudite, sa pratique s’étendant de 1975 à 1978, date de son retour au Liban. La peinture s’impose alors comme une priorité.

L’amoureuse des arts précise son élan du coeur : elle veut vivre en France et développer un langage pictural dont elle ne connait pas encore exactement la teneur. Dans la Ville Lumière, Leila parfait son cursus. De 1984 à 1994, elle fréquente l'Académie Saint Roch dirigée par Jean Bertholle, figure de l’art moderne en France.

Leila Beydoun Chalabi montre ses oeuvres dans des expositions collectives à la fin des années 90 ; à la Galerie Elyette Peyre à Paris pour commencer, puis au Japon dans le cadre d'interaction entre artistes français et japonais. La peintre

tient plus tard une exposition individuelle à la Petite Galerie à Paris. Suivent Istanbul, Genève, Marseille, Kiev, Cambridge, le Koweït, la Toscane, Londres, Las

Vegas, New-York, Miami, et bien sûr Beyrouth ! En 2000, un de ses tableaux est retenu par la Fondation Regard de Provence, lors du concours international de la création artistique à Marseille.

L’artiste quitte Paris en 2015 et s’installe définitivement à Beyrouth. Capable de retranscrire la force de son environnement, le travail fonde le socle de son engagement chaque jour encore. Le rapport avec l’huile et l’épaisseur de sa texture lui plait toujours autant. Le relief est important, il s’obtient notamment par l’intermédiaire de tubes en papier broyés et mélangés au pigment. Ici, l’apport à la couleur prône la joie. Le lin forme le meilleur support. Se réinventer à travers sa production fonde l’engagement de notre militante du beau !

Alliant les traditions à l’innovation, combinant le passé au futur, la grande dame rayonne en militante de la liberté d’expression. Le vernissage vendredi 21 février 2025 à 18h sera conclu par la signature du

catalogue de l'artiste intitulé "La trilogie de Leyla Beydoun Chalabi : le rayonnement de la couleur, le pouvoir de la lumière, l’inspiration de la nature" publié par Dongola Limited Editions et écrit par Randa Sadaka.

Commissaire d’expositions, Randa Sadaka est l'auteure de nombreux ouvrages. Elle a remporté le Prix France-Liban au siège de l'Organisation

internationale de la Francophonie (Paris) en 2014 pour son roman « Nour, entre ombres et Lumières ». Lauréate du prix de journalisme au Moyen-Orient WANIFRA/Women in News « Social Impact Reporting Initiative » (SIRI) en 2022, sa production témoigne que l'art est un acte de foi, comme l’indique son engagement au comité fondateur de Beirut Art Days.