Bitesize est notre septième appel à projets, invitant les artistes libanais ou basés au Liban à soumettre une proposition pour un geste performatif tenant compte de notre emplacement dans la rue, de la circulation des piétons et des voitures, et impliquant une interaction avec un public ou des passants. Les performances impliquant la nourriture étaient fortement encouragées. Pour cet appel à projets, le jury, composé de Ieva Saudargaite, Marie-Nour Hechaime et Marc Ghazali, a sélectionné Augmented, Disruptive Tabbouleh Making-Unmaking par Dalia Khalife

Ouverture les 26 et 27 juin, Augmented, Disruptive Tabbouleh Making-Unmaking aura lieu dans notre espace, avec une performance culinaire se déroulant ces deux jours-là. La nourriture dans la performance met la nourriture à l'intersection des identités culturelles, du désir, du dégoût et d'autres modes d'excès sociaux, psychologiques et physiologiques. Une augmentation et une torsion de la vie quotidienne, cette performance aborde les relations culturelles à la nourriture et comment elles se manifestent culturellement, et une critique des temps technologiques. Cette proposition est une performance de longue durée et, parfois, interactive impliquant la préparation de nourriture, et une extension du travail récent de Dalia incorporant son avatar numérique projeté, augmenté et hyperréaliste, en mouvement.

La performance mettra en scène son corps physique préparant une grande quantité de tabbouleh, l'un des plats locaux les plus emblématiques, en période de crise. Le tabbouleh (tout comme le houmous) est apparu dans le Livre Guinness des records avec la plus grande portion du monde, oscillant entre l'auto-fétichisation et un symbole culinaire contesté et approprié. À travers l'acte délicat et poignant de couper, découper, hacher, émincer et déchirer, le corps chorégraphié est en labeur. Les mouvements, dans leur simple mécanique, intègrent des micro-agressions, des tensions subtiles et une déconstruction temporelle poétique qui ralentit et plie le temps. Chaque geste est performatif. En arrière-plan, son avatar sera également en labeur, réenactant, performe le processus de préparation des aliments à travers des mouvements préenregistrés de manière plus amplifiée. L'avatar résonnera différents états émotionnels à travers les mouvements, comme une résonance amplifiée. Cela crée l'illusion de regarder une femme exécuter ses pensées, transformant une cuisine idyllique et stéréotypée en un décor psychédélique. Au fur et à mesure que la performance progresse, elle alternera entre la préparation des aliments et des pauses synchronisées, des pauses de danse, de petites siestes et des périodes de repos. Lorsque cela se produit, elle externalise le travail à sa simulation numérique.

Cela examine l'externalisation des pratiques culinaires, la dépendance à l'assistance automatisée, aux chefs robots, à la préparation mécanique des aliments et aux aides de cuisine. La nourriture préparée sera soit distribuée à tout passant ou membre du public, soit donnée. Dalia Khalife est un hybride ; une artiste, une scénographe, une designer multidisciplinaire et une danseuse. Elle est actuellement professeure à l'Université américaine de Beyrouth. Elle travaille de manière intuitive, interdisciplinaire, à travers l'installation, les interventions spécifiques à un site, la vidéo, les objets, la peinture et les gestes performatifs pour produire des situations où les spectateurs occupant le même espace en produisent le sens. Sa pratique examine les événements psychophysiologiques ainsi que les éléments de spectacle et de jeu au sein des structures de pouvoir, des événements sociaux et des rituels, qui se manifestent comme des moments primitifs d'ambiguïté et de vulnérabilité partagée. Parfois, un humour brut, inattendu et des sensibilités absurdes apparaissent.

Tout au long du travail, l'imprévisibilité qui découle des collaborations avec des artistes et des individus est une partie essentielle du travail. Ce projet a été sélectionné dans le cadre de notre série d'appels à projets rendus possibles grâce au soutien du projet BERYT, dirigé par ONU-Habitat avec le f inancement de Lebanon Financing Facility (LFF) administré par la Banque mondiale (BM). La composante des Industries culturelles et créatives est mise en œuvre par l'UNESCO Beyrouth