JOA Chelala, une artiste-céramiste belgo-libanaise, née à Beyrouth 1966, a vécu entre Beyrouth, Bruxelles, Boston et Paris, tirant son inspiration de ses voyages et de ses expériences de vie. Son amour pour la céramique a commencé à l'âge de 6 ans, lorsqu'elle participait aux cours du samedi à l'école. Malgré ses obligations familiales et professionnelles, Joa a toujours rêvé de se consacrer à son art. Avec l'arrivée de la pandémie de Covid-19, elle a saisi l'opportunité de suivre des cours de céramique, et c'est ainsi que son aventure artistique a commencé, laissant place à une explosion de créativité.

Grace à une rencontre avec une artiste Californienne avec qui elle se lie d’amitié et l’invite à un mois de travail commun, Joa découvre comment réaliser de grandes formes et se lance dans une nouvelle aventure…

GIRAFES HYBRIDES

Joa choisie de sculpter des girafes avec des corps humains pour explorer la connexion profonde entre l’animal et l’humain, en mettant en avant leur complémentarité. La girafe, avec sa stature majestueuse, incarne l’élégance et la grâce dans le monde animal, tandis que l’Homme, par son corps et son esprit, symbolise la complexité et la polyvalence de la nature humaine. En fusionnant ces deux formes, Joa cherche à capturer la beauté et la fluidité des mouvements, mais aussi à souligner les similitudes entre ces deux êtres, à la fois vulnérables et puissants. Cette juxtaposition incarne une réflexion sur la place de l’Homme dans le monde naturel, tout en rendant hommage à la beauté partagée entre les espèces.

« Sculpter des girafes m’a été inspiré par un Safari en Tanzanie, où j’ai eu la chance de découvrir ces êtres dans leur habitat naturel. Mon regard était constamment à la recherche de ces animaux. Leur grâce naturelle et leur prestance m’ont fascinées dès le premier instant. A chaque apparition, ces créatures semblaient incarner un équilibre parfait entre force et élégance, à l’image de ce que j’essayais de capter dans mes sculptures. Ce lien entre la beauté sauvage de la girafe et les qualités humaines que je cherche à représenter est devenu évident lors de ce safari, où ces animaux ont éveillé en moi une nouvelle forme d’inspiration artistique. L’élégance qui émanait de la Girafe dans la savane m’a rappelé celle de l’Homme, et cette rencontre avec la nature m’a donné envie de fusionner ces deux mondes à travers mes sculptures ». Ce travail est donc le fruit d’une expérience personnelle, où l’authenticité du lien entre l’humain et l’animal prend vie.

Dans ses sculptures, l’artiste cherche également à explorer la manière dont les animaux de la jungle, comme les girafes, survivent dans leur environnement en comparaison avec l'Homme. Les animaux, bien qu'ils vivent dans un monde sauvage, montrent une résilience et une adaptabilité impressionnantes face aux défis de la nature. Ils survivent grâce à leur instinct, à leurs capacités physiques et à un équilibre fragile avec leur écosystème. L'Homme, de son côté, a aussi évolué en utilisant son intelligence et sa capacité à innover pour survivre dans divers environnements. Pourtant, malgré cette différence, il partage avec les animaux une lutte constante pour l'existence et l'adaptation. « À travers mes sculptures, je tente de capturer cette dualité : la grâce et l'élégance qui dissimulent une force intérieure, à la fois chez l'animal et chez l'Homme. Cela met en lumière la beauté de la survie, de la cohabitation, et du respect mutuel entre le monde sauvage et le monde humain ».

BENAGILS et RAW-CHI

Durant cet évènement à la Boutique du Musee Sursock, Joa exposera aussi ses premières collections, "Raw-Chi", en hommage à son pays natal, et "Benaguil", inspirées de la fameuse grotte au sud du Portugal. Ces sculptures reflètent chacune une connexion profonde avec la terre. "Raw-Chi" capture le paysage emblématique d’une grande Roche en bordure de la côte de Beyrouth, illustrant la résilience et l’adaptabilité du peuple libanais par tout “temps”. En revanche, "Benaguil" met en lumière la solidité et la beauté du peuple portugais, qui a été conquérant plutôt que dominé, tout en symbolisant le passage du temps qui forge la roche. Ces deux inspirations mettent en avant la terre, rappelant à chacun de nous notre origine commune et notre destinée finale, vers laquelle nous retournerons tous un jour.