I am Hymns of the New Temples, WAEL SHAWKY
ArtDu 31/08/2023 à 18:00 jusqu'au 29/12/2023 à 18:00
(Photo : Still from I am Hymns of the New Temples, 2023, video, sound, 57’43”. Courtesy of the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut/Hamburg)
Je Suis Cantiques des Temples Nouveaux
Sfeir-Semler Karantina, Beyrouth
Lundi à vendredi, 10:00 à 18:00
Samedi 11:00 à 17 :00
Il n’est resté sur Terre aucun cœur battant.
Le silence,
A nouveau...
Puis,
l'idée de créer l'Homme fut réitérée..[1]
Nous sommes fiers de présenter l'exposition personnelle de WAEL SHAWKY dans notre espace de Karantina à Beyrouth Cette exposition présente un important nouveau projet aux multiples facettes, comprenant un film, des sculptures, des peintures et une installation.
En avant-première dans le monde Arabe, Je Suis Cantiques des Temples Nouveaux est un film produit pour le programme "Pompeii Comitment" et qui prend comme point de départ la ville antique ensevelie sous les cendres de l'éruption du Vésuve en l'an 79 après J.-C. et les multiples strates de sociétés méditerranéennes qui s’y sont retrouvées interconnectées. L'œuvre interroge la construction des récits de la genèse de l'humanité, et comment les histoires se transmettent dans l'espace et dans le temps, à travers les générations, les millénaires et les continents, se chevauchant souvent au fur et à mesure qu'une civilisation s’éteint et qu’une autre apparait.
Shawky se penche sur la construction des identités basées sur des récits nationaux qui eux-mêmes reposent sur des mythes, mythologies, contes populaires ou légendes. Le film utilise les vestiges de Pompéi, ainsi que le Nil en Haute-Égypte, comme toile de fond. Des acteurs, portant des masques en céramique ou en papier mâché, font écho aux habitants disparus d'une cité imprégnée des mondes antiques grec, romain et pharaonique. Ils sont en mouvement constant tout au long du film, dansant sur la musique composée par l’artiste, nous rappelant que même ce que nous percevons comme éternel est en réalité en perpétuelle transformation.
Suivant les traditions théâtrales de comédies et tragédies antiques romaines et grecques, les acteurs nous racontent la mythologie grecque en arabe dans les ruines d'un amphithéâtre. L'action se déroule dans une ère révolue, mais les personnages s'insèrent dans une autre histoire, plus ancienne, soulignant ainsi les ponts immatériels entre les civilisations et les cultures ainsi que leurs influences mutuelles. Ils nous content l'histoire de Isis, déesse égyptienne qui devient dans les récits helléniques la descendante de dieux grecs. La déesse, qui ressuscite son mari Osiris après son assassinat, était vénérée par les Pharaons comme la mère divine et guidait les défunts vers l'au-delà. Cependant, dans la Grèce antique elle est représentée comme l’épouse de Zeus, tandis qu'Osiris, souverain d'Égypte, devient son fils. Plus tard, l'iconographie chrétienne de la Mère de Dieu avec son enfant Jésus reprendra la représentation d'Isis avec son fils Horus. Comme l'écrit Hésiode dans sa Théogonie, l'émergence de ce cosmos mythique est le résultat d'un heureux hasard multiculturel, un moment majeur de l'histoire intellectuelle occidentale qui s’est produit dans la région de la mer Égée, avec la convergence de courants traditionnels provenant de cultures anciennes très diverses.
Le film de Shawky est en réalité une quête : la recherche d’une représentation visuellede cette perméabilité et de cette transmission. Ilraconte l’histoire de l'émergence de l'humanité, avec des éléments narratifs montrant son origine transculturelle. Le film nous absorbe imperceptiblement, et nous suivons les tourments de l'humanité, le cycle infini de la vie et de la mort, la dichotomie des dieux miséricordieux et vengeurs…Les mythes se transformentenfoies, pour finalementse muer en réalités oubliées des siècles plus tard, des fictions sur lesquelles nous continuons malgré tout à nous appuyer pour décrypter le monde qui nous entoure. Comme dans une tragédie grecque, la scène finale du film prophétise une dystopie humaine et l'éternité des dieux, piliers symboliques des cultures antiques. Les personnages, semblables à des marionnettes, imparfaitement humains, évoluent dans un état hybride, leur chant final devenant l’emblème des péchés des générations futures, tandis que des voix d’enfants prennent le relais, annonçant l'avenir.
L'hybridité fantasmagoriques du film se reflète dans toute l'exposition. Une atmosphère céleste, accentuée par le rouge Pompéien des murs, enveloppe les visages grotesques des masques empruntés aux costumes, et les couleurs surréalistes des toiles.Celles-ci dépeignent un flot subjectif d’interprétations fictives de ces métamorphoses historico-culturelles. Les œuvres font,de manière allégorique, référence au besoin inhérent de l'humanité d'expliquer et de comprendre ses propres origines : empruntées, réinventées, appropriées, transposées, racontées à nouveau, ces mêmes histoires de création, de destruction, de châtiment divin, de renouveau et de renaissance se retrouvent souvent dans les mythes fondateurs de nombreuses religions et sociétés, modifiées pour correspondre à un contexte particulier.
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Wael Shawky (né en 1971 à Alexandrie, en Égypte) vit et travaille à Alexandrie, en Égypte, ainsi qu'à Philadelphie, aux États-Unis. En 2010, il a fondé MASS Alexandria, une école indépendante à but non lucratif d'art contemporain, qui offre des espaces pour les pratiques artistiques, la recherche interdisciplinaire et l'éducation à la pensée critique. Son travail a été présenté lors d’expositions internationales telles qu’auMusée M Leuven, à Bruxelles, en Belgique (2022) ; le Musée d'Art Moderne de Fort Worth, au Texas, aux États-Unis (2021) ; le Louvre Abu Dhabi, à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis (2020) ; The Polygon, à Vancouver, au Canada (2020) ; ARoS, Aarhus Kunstmuseum, à Aarhus, au Danemark (2018) ; Sfeir-Semler Hambourg (2018) ; le Musée d'Art Contemporain (MOCA) de Yinchaun, en Chine (2017) ; le Castello di Rivoli, à Turin, en Italie (2016) ; la Fondazione Merz, à Turin, en Italie (2016) ; le Kunsthaus Bregenz, en Autriche (2016) ; la Fondazione Merz, à Zurich, en Suisse (2016) ; le MATHAF, à Doha, au Qatar (2015) ; le MoMA P.S.1, à New York, aux États-Unis (2015) ; la 15e Biennale d'Istanbul, à Istanbul, en Turquie (2015) ; Sfeir-Semler Beyrouth (2015) ; SALT, à Istanbul (2014) ; K20 Düsseldorf, en Allemagne (2014-15) ; Here & Elsewhere, au New Museum de New York, aux États-Unis (2014) ; les Serpentine Galleries, à Londres, au Royaume-Uni (2013-14) ; Re:emerge, la Biennale de Sharjah, à Sharjah, aux Émirats Arabes Unis (2013) ; la Documenta 13, à Kassel, en Allemagne (2012) ; le KW Institute for Contemporary Art, à Berlin, en Allemagne (2012) ; la 9e Biennale de Gwangju, en Corée du Sud (2012) ; le Nottingham Contemporary, au Royaume-Uni (2011) ; le Walker Art Center, à Minneapolis, aux États-Unis (2011) ; et Sfeir-Semler Beyrouth (2010).
Shawky a reçu de nombreuses récompenses pour son travail, dont la Citoyenneté Honoraire de la Ville de Palerme (2017) ; le Prix de la Biennale de Sharjah (2013) ; le Prix de l'Oeuvre Cinématographique, créé par Louis Vuitton ; Kino der Kunst, à Munich (2013) ; le Prix d'Art Abraaj Capital, à Dubai, co-lauréat (2012) ; le Prix d'Art Schering Stiftung, à Berlin (2011) ; le Grand Prix de la 25e Biennale d'Alexandrie (2009). En 2011, il a été artiste en résidence au Center for Possible Studies de la Serpentine Gallery, à Londres.
Son travail fait partie de collections internationales majeures, parmi lesquelles le Guggenheim Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis ; la K20 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, à Düsseldorf, en Allemagne ; le MATHAF : Arab Museum of Modern Art, à Doha, au Qatar ; le MoMA New York, aux États-Unis ; le MUDAM Luxembourg, le MACBA, à Barcelone, en Espagne ; la Sharjah Art Foundation, à Sharjah, aux Émirats Arabes Unis ; la Tate Collection, à Londres, au Royaume-Uni.
[1] Wael Shawky, Je Suis Cantiques des Temples Nouveaux, 2023, extrait du scénario.
LieuSfeir-Semler Karantina, Beirut
PRIX-
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