À Starco, la nostalgie fait rêver avec La Beirut Design Week
10/07/2019|Aina de Lapparent
Pour sa 8e édition la Beirut Design Week est revenue autour du thème de la Nostalgie et du Design. Sous la direction et gestion de l’agence de communication Creative 9 cette édition a bénéficié d’une programmation riche avec 150 espaces dans la ville entre expositions, conférences, ateliers et studios ouverts. L’Agenda Culturel s’est rendu à l’espace Starco où, du 3 au 7 juillet, une exposition permanente y a été installée.
La nostalgie devient le point de départ et le moteur de l’innovation. Car ici le design prend sa force en s’inspirant du passé. C’est grâce à la nostalgie de l’artiste, en connexion directe avec la nôtre qu’il réussit à être pertinent.
Les trois artistes suivants expliquent bien l’essence de l’exposition:
RE:BIRTH de Thomas Ollivier.
Thomas Ollivier, aussi connu sous le nom “Tom Le French” est un designer français. Il appelle des walkie-talkie vert pomme “Whatsapp”, des walkman “Spotify” ou un appareil photo jetable “Instagram”. Cela nous transpose dans un univers parallèle où se mélangent la technologie des années 80s et les noms et logos des applications modernes. Le concept est osé et cela en devient drôle et déroutant à la fois. À la fin de l’exposition, c’est au spectateur de se mettre à rêver: quelles seront les technologies de demain? Les références à Whatsapp seront-elles nostalgiques dans le futur?
ALFRED TARAZI “The Lovers: Anatomy of two revolutions”.
La révolution en tant qu’espace de chaos créatif est indéniablement nostalgique car nos espoirs nous conduisent inévitablement à la déception. Tarazi nous présente une cascade de photographies, suspendues au plafond. À travers de ce qu’on appelle l’art cinétique, l’artiste crée des parallèles entre deux révolutions. Côté pile l’histoire de deux légendes des années 70s, l’histoire d’amour entre Miss Univers 1971, Georgina Rizk et Ali Hassan Salameh de l’OLP. Côté face la révolution sexuelle des années 70s. Entre l’une et l’autre : le spectateur est submergé dans la formidable énergie de l’époque.
Hold your heart par Sarah Bahbah.
“Son talent est de faire que des choses que je n’ai jamais eu me manquent.” un commentaire résume ainsi sur Youtube le travail de la créatrice palestinienne. Au fil de photos, qui semblent être tirées d’un film, Bahbah nous emmène dans l’univers de l’amour moderne. C’est un monde jeune et beau où les incertitudes, l’intensité des sentiments et la peur de l’engagement sont révélés par des sous-titres. Ainsi, les personnages explosent dans tous les sens et partagent leurs contradictions avec leurs amis, leurs amours et le spectateur. Entre lassitude face aux circonstances “Je ne veux plus vivre ici.” “Où?” “Sur Terre.” et un besoin d’évasion: “S’il-te-plait rêvons ensemble”, la nostalgie devient une esthétique moderne.
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