Zeina Arida, directrice du Musée Sursock (https://sursock.museum/)
Pensez-vous que cette situation va amener à un changement ? et si oui, comment ?
C’est sûr qu’il y aura un avant et un après corona, mais de là à pouvoir imaginer l’après, c’est difficile. Surtout que pour nous, au Liban, situation cumulée aux problèmes politiques et économiques du pays, c’est d’autant plus de changements inconnus encore. J’espère que le changement sera quelque part positif, avec une réflexion nécessaire sur ceux qui s’imposent au niveau de notre travail et de l’impact que peuvent avoir les institutions culturelles et les Musées sur la société.
De quoi est fait votre quotidien en temps de confinement ?
Depuis notre décision de fermer le Musée Sursock au public le jeudi 12 mars, et notre décision de travailler en confinement, l’équipe du Musée Sursock s’est organisée de manière à pouvoir continuer à travailler en équipe grâce aux différents outils disponibles. On profite d’un petit répit, débuté le 17 octobre, dans notre rythme de travail effréné, pour se consacrer à un travail en profondeur sur les projets et programmes auxquels on ne pouvait dédier plus de temps à cause des expositions et programmes publics qui s’enchaînaient.
Par ailleurs je découvre les joies de passer du temps à la maison, être plus présente auprès des enfants pour qui l’école à distance présente pas mal de challenge, pour faire du sport, et cuisiner plus souvent. Je consacre plus de temps à la lecture également, et j’ai une longue liste de tâches et projets à faire à la maison : tri et rangement, jardinage et amélioration de la terrasse. Évidemment avec les heures consacrées à mon travail, finalement les journées passent très vite et le temps manque encore.
Des petits bonheurs simples d’une vie active, qu’est-ce qui vous manque le plus ?
Le Musée Sursock, son public et l’équipe.
Qu’est-ce qui ne vous manque pas ?
La course effrénée après le temps.
Pour tromper l’ennui que suggérez-vous à nos lecteurs comme :
LIVRE : « Un printemps inattendu », entretiens avec Etel Adnan, publié en décembre 2019 par la Galerie Lelong, « The Private Museum of the Future » par Cristina Bechtler et DorImhof, publié en 2018 par JRP-Ringier et les Presses du Réel.
SERIE : Midnight Diner, Tokyo Stories, sur Netflix. Un must quand on est féru de culture japonaise, et de cuisine japonaise comme moi.
ŒUVRE MUSICALE : les playlists de mes enfants qui me font découvrir des groupes et auteurs que je ne connais pas forcément.
VISITE VIRTUELLE SUR LE NET : l’exposition sur Baalbek au Musée Sursock, présentée cet été 2019, bientôt disponible sur notre site web.
PODCAST OU YOUTUBE A SUIVRE : https://soundcloud.com/radiokarantina par Nasri Sayegh
RECETTE DE CUISINE : saumon mariné au citron confit et gin
https://www.bbcgoodfoodme.com/recipes/roast-salmon-preserved-lemon/
AUTRE CHOSE ? Ne pas oublier de profiter du temps pour parler aux amis qui habitent loin et vivent le même confinement que nous.
Un mot d’encouragement
Profitez du temps et restez connectés à la réalité.
ARTICLES SIMILAIRES
Confessions en temps de Corona: Joelle Kurdi
16/05/2020
Confessions en temps de Corona: Chadi Zein
04/05/2020
Confessions in times of Corona: Michelle Wehbe
01/05/2020
Confessions en temps de Corona: Sabine Mazloum
30/04/2020
Confessions in times of Corona: Matteo El Khodr
30/04/2020
Confessions in times of corona : Dalal Mawad
29/04/2020
Confessions in times of Corona : Tatiana Kaadou
29/04/2020
Confessions en temps de Corona : Rita Aad
28/04/2020
Confessions of a schizophrenic Zena/Also Zena in times of Corona
28/04/2020
Confessions in times of Corona : Wissam Saliba
24/04/2020