C’est dès 1988 que le Centre culturel français du Liban (ancêtre de l’actuel Institut français au Liban) émet l’idée de la création d’un festival de bande dessinée à Beyrouth. 33 ans plus tard, cette idée prend forme. Préparé depuis 2019 grâce au travail commun d’institutions et d’organisations libanaises et françaises, le festival, initialement prévu pour 2020, ouvre enfin ses portes ce mois-ci afin de faire découvrir au public libanais les multiples facettes du « Neuvième art ».
C’est à travers une programmation pluridisciplinaire et entièrement gratuite réunissant plus de 40 artistes et 14 nationalités que l’Institut français au Liban met à l’honneur cette discipline phare de la culture populaire et artistique mondiale. On retrouve à l’affiche du festival des pointures internationales de la bande dessinée comme le dessinateur belge Franck Pé, le français Alfred, auteur de Pourquoi j’ai tué Pierre (Delcourt, 2006) ou encore la dessinatrice française Pénélope Bagieu. On y retrouve également de nombreux dessinateurs et auteurs libanais comme Michèle Standjosfki, Mohamad Kraytem et beaucoup d’autres. Ces illustrateurs et auteurs seront accompagnés dans leur voyage par des artistes d’autres disciplines dans une volonté de faire dialoguer les arts autour de la bande dessinée et proposer des formats innovants : concerts dessinés, performances, ateliers, rencontres, fresques etc. Pour sa première soirée, le 6 octobre, le festival organise un concert divisé en deux parties, clôturé par une collaboration franco-libanaise détonante : le groupe de musique électro-orientale français Acid Arab et la dessinatrice libanaise Raphaëlle Macaron. Au total, ce sont 6 concerts dessinés, 10 expositions et plus de 30 événements programmés sur tout le mois d’octobre en français, en arabe et en anglais qui seront proposés au public libanais.
À Beyrouth, le festival se déploiera dans les différents quartiers de la ville et prendra place dans les hauts lieux de l’art et de la culture libanaise : Palais Sursock, ALBA, AUB, Institut français… mais pas uniquement. Afin de promouvoir et faciliter les rencontres entre artistes libanais et artistes internationaux, passionnés et néophytes, le festival s’installera dans des cadres aussi divers que des écoles, des cafés, des institutions culturelles, des librairies, ou encore des scènes en plein air, et ce à travers tout le Liban (Saïda, Tripoli, Zahlé…).
Le Beyrouth BD Festival est un événement inclusif et accessible à tous, c’est pour cela que la gratuité et le trilinguisme sont deux aspects fondamentaux de son engagement. Comme le dit l’illustratrice de l’affiche du festival Raphaëlle Macaron : « il est important de continuer à créer des fenêtres d’expressions et de partage ». Le festival s’inscrit dans cette mission : en investissant l’espace public avec l’art et la culture, il cherche à favoriser le dialogue social, car quoi de mieux que la bande dessinée, qui allie texte et dessin, pour rendre compte des problèmes sociétaux et des espoirs populaires au plus grand nombre ?
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