Présentatrice, journaliste, productrice et enseignante universitaire, Elsa Yazbek Charabati jongle avec la culture. Ses émissions de « Voyage Voyage » nous font évader du quotidien, avec « Bi Kell Fakher », elle nous fait entrer dans l’intimité des grands Libanais dont on est fiers et dans « Ensemble au Salon » elle nous rapproche des écrivains et autres acteurs culturels, le temps du Salon du livre francophone de Beyrouth. Télé, radio, presse écrite et réseaux sociaux n’ont pas de secret pour elle. Allons à sa rencontre en 5 questions :

“Elsa voyage voyage” est votre page très suivie sur Instagram. Pour vous, dont le nom évoque le voyage, comment vivez-vous le confinement ?

Le confinement, je l’ai vécu par étapes. D’abord, ne plus pouvoir sortir, aller et venir à ma guise était suffoquant, puis je me suis adaptée, j’ai pris la chose du bon côté pour en profiter au maximum : après les puzzles, sont venus: le coloriage, les jeux de société avec mon mari et les enfants, les promenades à pied avec le bébé, les cours universitaires que je donne en ligne, les rangements, la cuisine… Il faut dire que maintenant je stresse un peu rien qu’à l’idée du déconfinement, mais l’oiseau en moi a vraiment soif de grands espaces et d’aventure.

Cet été sera certainement placé sous le signe du tourisme intérieur. Quels conseils donnez-vous aux lecteurs ?

Exactement. Comme les voyages ne reprendront pas de sitôt, l’été 2020 sera celui des voyages “locaux”. La meilleure façon de voyager sera en voiture et, croyez-moi, avec toutes les excursions que je fais dans le cadre de mon émission sur les réseaux sociaux “Voyage Voyage Bi Lebnen”, il me reste tellement à découvrir et faire découvrir de notre cher Liban! Sortir des sentiers battus est mon point faible, donc mon conseil aux Libanais: recherchez les coins perdus ou les trésors cachés dans nos villes et villages. Vous serez médusés : il y en a tant !

Vous êtes aussi passionnée de littérature. Quels sont pour vous les ouvrages invitant au voyage ?

Ce sont les romans de Jules Verne qui, enfant, me donnaient envie de voyager, alors que la guerre faisait rage.

Depuis, j’ai pris le pli de faire coïncider, à chacun de mes voyages, un livre dont l’action se déroule dans ma destination. En allant à Bali, je lisais par exemple

dans l’avion “L’homme qui voulait être heureux” de Gounelle, à mon retour d’Interlaken en Suisse, j’ai relu “Adultère” de Paulo Coelho…

Mais j’aime aussi les ouvrages qui me font voyager à l’intérieur de moi, comme “Jade et les sacrés mystères de la vie” qui est mon livre de chevet.

En fait, pour moi, chaque livre est un voyage. Je plonge dans l’histoire et une fois le roman terminé, comme à la fin de chaque voyage j’ai un pincement au cœur, mais je me console en pensant au prochain.

Vos documentaires sur les Libanais célèbres qui n’aiment pas trop parler d’eux rencontrent un grand succès. Quelle personnalité vous a-t-elle le plus marqué ?

Du grand académicien Amin Maalouf, au designer qui habille les stars Elie Saab du Patriarche Maronite Béchara el Raï, pilier des chrétiens d’Orient à notre diva nationale Majida el Roumi, chacune de ces célébrités brille dans son domaine. Mais découvrir, malgré leur pudeur, l’être humain derrière le personnage connu me touche et me fascine. Chacun s’est révélé d’une grande sensibilité, beaucoup de culture et un monde à partager.

Vous êtes également chef du Département d’Interprétation à l’USJ et enseignante universitaire, quelle est la devise que vous partagez avec vos étudiants ?

Le même devise que ma mère continue de me répéter : “Soyez curieux de tout !” De la culture, encore de la culture, toujours de la culture !