Violence du cœur. Violence de la raison. Le cœur et la raison ne sont-ils pas solubles ‘tous comptes faits’ dans les mêmes eaux troubles de la violence ? Qui hier adorait, demain châtiera. Pourtant, tout n’est pas seulement affaire d’ambivalence affective. Au-delà de la pulsion, la violence adopte des formes et expressions diverses. Sans prétendre en faire le tour – tâche vaine, car cette pulsion paraît aussi inventive que malheureuse –, la violence et ses manifestations font le sujet du dernier numéro de la revue Peuples méditerranéens. Une dizaine de contributeurs provenant de différents domaines de la recherche et horizons géographiques, d’Afrique sub-saharienne au Moyen-Orient, donnent un caractère international à l’exposition d’une problématique aussi complexe que multiforme, nous rappelant au passage qu’elle se loge dans le recoin de nos existences et de nos mots comme dans la grande Histoire. C’est Nathalie Sarraute qui nous le disait déjà dans L’usage de la parole. En effet, selon la situation des auteurs de ce numéro, leurs préoccupations sociales, leur sujet, leur environnement également (le Port de Beyrouth ou l’enseignement supérieur au Maroc), ce sont autant de moments différents et ô combien solubles dans une violence qui ne dit pas toujours son nom, qui sont ici explorés et énoncés.

Peuples méditerranéens, n°82, "Violence du cœur. Violence de la raison", sous la direction de Carole Medawar. PDF en ligne : Cliquez ici