"Peut-être cherchez-vous parmi les branches, ce qui apparaît seulement dans les racines." Rûmî.

Allô waynak arrive à des moments frénétiques où Dame Nature nous rappelle combien nous sommes fragiles mais aussi combien nous sommes forts, malgré toutes les idéologies, technologies et iconoclasmes.

Patoo, de nationalité libanaise, souhaite mettre l'identité libanaise dans une perspective artistique.

Pour cela, d'une part, comme le dit l'aphorisme de Rumi, elle creuse profondément dans les racines pour trouver ses homologues féminines.

Et d'autre part, en tant que citoyenne, elle affronte la réalité quotidienne avec le défi de mélanger humour et solennité.

Le travail de Patoo est un voyage artistique dans le passé de l'époque archéologique du peuple cananéen jusqu'à ce présent surréel.

-D'abord, artiste-femme, Patoo maintient un regard unificateur qui rejette les différences discordantes. Elle recherche la surfemme, trouve certaines similitudes entre la déesse-mère néolithique de la fertilité et la dame Ashtarout/Astarté, et compare ensuite ces vestiges matériels païens avec des aspects de la spiritualité vivante de la vierge Marie/Maryam, vénérée par les principales religions au Liban.

-Et puis, en tant que artiste-citoyenne, elle recrée l'aspect surréaliste du Liban moderne. Les Cananéens étaient connus pour leur art de la communication (l'alphabet, leurs longs voyages). Les Libanais d'aujourd'hui sont engagés dans une révolution de la communication. Autrefois représentés en bronze et en or, ils sont désormais représentés en résine tenant un telephone portable.

Certaines sculptures sont recollées avec du bithume retrouvé sur la plage de Beyrouth après une marée noire dans le sud en Fevrier 2021.

Nous sommes tous en quelque sorte recousus et nous nous remettons d'un traumatisme profond.

Allô waynak est une expression qui caractérise cette mentalité traumatique.

Pour Patoo, la vie est un cycle plein de commencements, une régénération perpétuelle, un rêve.

Présentation

Patoo est née pendant de la guerre civile libanaise.

Après avoir suivi 3 ans des cours d'Arts Plastiques, elle trouve enfin les trois médias dans lesquels elle s'exprime: la sculpture (argile, résine et métal), le dessin et le design de lampes.

L'art de Patoo, du Mixed Média, reflète le mouvement rapide et souvent négatif vers le consumérisme et l'industrie. Pour elle, la nature divine en chacun de nous est en jeu.

Après des recherches personnelles en archéologie et en histoire, elle trouve son inspiration dans les figurines de la période s'étendant du néolithique à l'âge du bronze.

Ces figurines sensuelles qu'elle déssine et sculpte, contrastent avec la poussée historique vers la propriété, la guerre et le profit.

En 2020, Patoo a réalisé son rêve de longue date de recréer une déesse locale, Ashtarout/Astarte, sur la côte méditerranéenne, dans un domaine viticole en France, à la suite d'une résidence artistique à Vidauban et par la suite à Marseille.

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