En concert les 22 et 23 juillet. Batroun International Festival.
Ses racines, ce sont elles qui lui font pousser ses ailes. Pour mieux s’élever, il s’ancre, et puise dans les profondeurs de son pays la force de s’envoler. Ainsi Georges Khabbaz plane tel un poète nourri de sa terre, aux dessus de ces nuées…
Au-dessus d’où ? Au-dessus d’Ici. Hawn. C’est la chanson d’ouverture de son concert qui précisément se déroule là où il a grandi, à deux pas de son école, sur la place de l’église Saint Etienne, au cœur de son village, à deux pas de la mer.
Quoi de plus explicite et de plus concis que ce mot : Hawn ; Ici, qui résume d’où il vient, où il est né, qui il est. Portée par la voix de Lena Farah cette chanson aux notes tendrement mélancoliques résonne comme le constat incontournable d’une appartenance, qui entre la lumière et l’obscurité n’a cessé de rêver et de fleurir. « Entre voisins et sous les ombres, le rêve petit à petit a grandi. Entre la scène et l’imaginaire mon rêve s’est encore construit. Entre l’ici et l’ailleurs la planète pour moi a rétréci. Alors j’ai refleuri et de ma tombe me suis enfui ».
Georges Khabbaz on le sait est avant tout un poète. Musicologue, compositeur, acteur, scénariste, réalisateur, chanteur ou producteur, tous ces métiers sont les différentes cordes de son arc qui partent et reviennent de la même source.
C’est donc tout naturellement dans sa ville natale, Batroun que ce dernier spectacle se produit dans le cadre du Batroun International Festival, un rendez-vous estival devenu incontournable. Plusieurs chansons écrites et composées par lui, chantées par Lena Farah et arrangées par Lukas Sakr, composeront le programme de ces deux soirées musicales (les 22 et 23 juillet) ainsi que des extraits musicaux et visuels de ses films qui emporteront le public vers une évasion et un plaisir empreints d’émotions.
Déjà présenté lors du dernier Festival Al Bustan ce concert est celui de son tout premier album musical, intitulé : Jayi El ayam. C’est la première fois qu’il sort un album intégral de musiques et chansons. Il en a certes déjà écrit beaucoup au cours de sa carrière, que ce soit pour ses films ou pour ses pièces de théâtre, une quinzaine au total qui fonctionnent la plupart sur le mode de la comédie musicale.
Jayi el Ayam est le fruit de 4 années d’inspiration, errance, travail, arrêts, reprises…
20 chansons, qui parlent des différentes étapes de sa vie, et sa relation avec la terre, le pays, les amours, l’existence. Pour Georges, tout tourne autour des 3 points essentiels que sont l’amour, l’identité, les questions existentielles et spirituelles. Une philosophie de la vie, simple, belle, enracinée qui rassemble et touche des gens qui se ressemblent, et c’est ainsi qu’il est devenu à 47 ans, le poète le populaire de la scène artistique libanaise. Georges Khabbaz joue avec la langue arabe, la rend légère, accessible, poétique et presque intraduisible tellement il en fait ressortir l’authenticité.
C’est à Batroun qu’il s’est construit ce royaume intérieur là et qu’il a choisi de vivre, pour puiser son inspiration dans ses ruelles étroites, ses remparts ancestraux. Libre comme le vent, Georges se retrouve dans ses appartenances plutôt que dans l’engagement, sans doute de peur de perdre de vue la force de ses appartenances là.
Fougueux et tendre à la fois, il n’a pas peur de la mélancolie, c’est en elle au contraire qu’il puise la joie de créer. C’est aussi un joueur, qui s’amuse à l’écran. Populaire, il a fait récemment deux entrées très remarquées sur les plateformes. Une série en 10 épisodes sur le mode d’une black comedy à rebondissements : Brando el Shark et Nar bel Nar, autre série à méga succès.
Ainsi, l’époque est loin d’être finie et les jours à venir de Jayi el Ayam sont telle la promesse de cette chanson populaire, un baume au cœur qui nous colle à la peau.
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