Mon cœur est dans mes mains, Eleni Marinos, 2023

C’est une femme toute simple qui me fait un grand sourire et s’enquiert de moi. Nullement pressée de m’introduire son livre, elle vit son moment et le partage avec moi autour d’un café. Un petit ouvrage rose avec en couverture une photo d’elle plus jeune avec son mari, attablé avec nous, attentif à ce qu’elle dit. 

Une autobiographie comme tant d’autres, je prends le livre mais ne promets rien. Je le feuillette, certaines phrases en caractères gras attirent l’attention, des maximes de vie. Je crois imaginer un peu le propos. Je n’avais pas tout à fait tort. Je commence à lire. 

Difficile à imaginer que je lis une histoire vraie. De catastrophe en catastrophe, Eleni avance, ne cesse d’avancer dans la vie. Une force exceptionnelle l’accompagne. Elle ne la nomme pas, mais elle en atteste. Un désir de vivre plus fort que tout, une résilience à toute épreuve et surtout une force de caractère toujours mise à l’épreuve. Et elle en a connu des épreuves. 

A sept ans déjà, un énorme tremblement de terre dévaste absolument tout, en Grèce, dans son village natal, là où elle vivait heureuse au sein d’une famille aimante et joyeuse. Elle restera avec les siens démunis de tout, même de nourriture et de toit, pendant de longues années. Un traumatisme qui restera tapi en elle à son insu. Mariée, à 16 ans, à un homme froid et égoïste, elle vivra en exil pendant 22 ans avec un compagnon qui lui mettra systématiquement des bâtons dans les roues, même en ce qui concerne ses trois propres enfants. Stoïque Elena, pas après l’autre, prend des cours, travaille jour et nuit pour subvenir aux besoins de la maisonnée et arrive à créer un business florissant à Montréal : une maison de haute couture qui vêtira les dames les plus célèbres de la haute société. 

Son cœur toujours insatisfait lui donne le courage de quitter son mari. Libérée de son joug, elle trouve l’amour, le bon et une nouvelle période de bonheur s’ouvre pour elle. Et pourtant, l’insécurité latente refait surface, de dépression en thérapie, elle se réfugie dans le transcendantal. Elle se met au service des autres et enfin fait sienne la sérénité du troisième âge, malgré ses problèmes de santé... 

On sort de la lecture de ce livre auto-édité avec une rage de vivre qu’Eleni infuse tout le long de son « épopée ». Un parcours parsemé d’embûches aplanies l’une après l’autre que l’auteure agrémente de commentaires quasi universels. Et ce que j’avais qualifié de « maximes de vie » constitue en fait tout l’intérêt du récit. Autant de leçons sur la vie, l’amour, l’ambition, l’acharnement, le courage, la curiosité, la ténacité qui sont déduites des expériences vécues.  Comme un mode d’emploi, a posteriori, que l’auteure expose à chaque obstacle surmonté pour prouver à ses lecteurs qu’ils peuvent « accomplir tout ce que à quoi vous aspirez ».

A savoir

On peut commander la version originale du livre et sa version en français sur Amazon ou tout simplement se le procurer directement à travers son site www.elenimorinos.com