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« Icônes et Églises de Tripoli - Liban »

13/12/2023

Ray Jabre Mouawad publie un livre d'Art « Icônes et Églises de Tripoli - Liban » aux éditions Dergham qu’elle signera le 15 décembre au Palais Sursock entre 16h-19h. Rencontre avec l’historienne, auteure de nombreux livres sur l’histoire du Liban.

Gauche :  Saint Jean au pied de la Croix, église Notre-Dame de Balamand
Droite : Iconostase nord, église  Saint-Georges, Tripoli Mina

Parlez-nous de votre dernier ouvrage

Je fais partie d’une association pour la restauration des fresques médiévales du Liban. Au fil du temps, alors que je visitais d’anciennes églises de Tripoli et de la région du Koura pour cette association, j’ai été sensible à la beauté de leurs icônes et voulu en savoir plus. Qui les avait peintes ? Qui les finançait ? Comment cet art sacré a-t-il connu une telle renaissance sous les Ottomans ?

 

Un ouvrage pareil s’étend certainement sur plusieurs mois. Racontez-nous le processus d’une telle recherche et quelles furent vos découvertes les plus marquantes

Au fil du temps j’ai repéré cinq peintres majeurs qui ont exercé leur art à Tripoli, au monastère de Balamand au sud de la ville, et dans diverses églises grecques orthodoxes du Koura. J’ai consacré un chapitre du livre à chacun d’entre eux. Ce sont des peintres que je qualifierai de « classiques », originaires d’Alep, de Jérusalem, ou de Crète. Ils ont peint leurs icônes entre le XVIIe siècle et le début du XIXe. 

Christ Ecce Homo, détail, Parthénios, 1762, église Saint-Nicolas, Tripoli

De votre position d'historienne, quel message aimeriez-vous adresser à la jeunesse libanaise désorientée d’aujourd’hui ?

Nous traversons l’une des périodes la plus sombre de notre histoire. Nos malheurs sont certes imputables à des facteurs extérieurs au Liban, mais ils sont favorisés par le système communautaire moyenâgeux qui régit notre pays. Ce carcan bloque notre jeunesse qui vit, elle, au vingt et unième siècle. Notre situation me fait penser à l’icône du Christ aux mains liées, peinte par l’évêque Parthénios en 1762 pour l’église Saint-Nicolas de Tripoli. La corde qui le lie, nous voudrions tellement la défaire. Pour ce faire il nous faut œuvrer pour un Liban souverain, laïque et moderne. Je pense que c’est possible, si nous nous fixons cet objectif et travaillons chacun dans son domaine pour l’atteindre.

 

Nativité, Michel le Crétois, 1815,  église Saint-Nicolas, Tripoli

 

Pour en savoir plus, cliquez ici

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