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Rencontre avec Julien Matter

11/12/2018

42 ans de dévouement, 42 ans d’opérations médicales et sanitaires dans un pays comme le Liban, c’est à raconter. Pour cela, l’organisation internationale Médecins sans frontières organise l’exposition ‘Then, and Now: Unfolding the story of MSF in Lebanon’ du 10 au 12 décembre à Beit Beirut pour commémorer cet anniversaire. Julien Matter, chef de mission à MSF-Liban fait le point. 


L’exposition ‘Then, and Now: Unfolding the story of MSF in Lebanon’ célèbre les 42 ans de Médecins sans Frontières. Qu’est-ce que vous exposez au juste ?
C’est une exposition multimédia qui s’organise en deux sections : une chronologie du passé, qui revient jusqu’à 1976, l’année où MSF a fait sa première mission au Liban, en réponse à la guerre civile Libanaise ; la deuxième section se concentre sur les programmes médicaux que MSF a lancés au Liban pendant les dix dernières années, notamment les programmes de soins des maladies chroniques, santé de la femme, santé mentale et soins de pédiatrie. Pendant deux jours, l’exposition propose des photos, vidéos, témoignages de patients et une interaction directe avec le personnel de de MSF.

Au fil de ces 42 ans, une relation historique et humaniste s’est tissée entre l’organisation et le Liban. Parlez-nous-en.
À travers les décennies, le Liban a vécu des moments difficiles, de la guerre civile, jusqu’à l’occupation israélienne, puis la guerre de 2006, et l’impact de la crise Syrienne sur le Liban à partir de 2011. MSF était présente au Liban pendant ses différents moments historiques. L’objectif était toujours de soutenir les populations affectées par ces conflits, mais aussi d’aider le Liban à subvenir aux besoins médicaux des communautés vulnérables dans les moments les plus difficiles. 
En décembre 2008, MSF a lancé un programme de santé mentale de trois ans, dans le camp de réfugiés Palestiniens à Burj El Barajneh, cela n’était pas en réponse à une situation d’urgence, mais plutôt à une insuffisance de services médicaux dans un domaine bien spécifique, celui de la santé mentale. Depuis, la relation de MSF et le Liban, ne se limite plus à des interventions ponctuelles en réponse à des urgences.

Qu’est-ce qui a changé après 42 ans ? 
Au fil des années, les activités de MSF ont varié dépendamment des besoins des communautés, les premières missions de MSF au Liban étaient des interventions de chirurgies de guerre, un acte immédiat pour sauver les vies. Aujourd’hui, MSF répond à des souffrances qui sont moins visibles, à des maladies qui ne tuent pas de nos jours, mais qui ont un impact direct sur la qualité et la durée de vie de nos patients : je parle des maladies chroniques (diabète, hypertension) et de la santé mentale, par exemple. Le décalage entre les besoins et l’accessibilité aux services médicaux dans ces domaines, a poussé MSF à agir.
Un autre élément de changement est celui des ressources humaines et financières que MSF emploie au Liban. On est passé d’une équipe de 8 personnes en 2008, à 600 personnes en 2018 avec une présence dans 12 différentes régions libanaises. 

Quel est l’obstacle le plus important que l’organisation a rencontré (ou rencontre toujours) au cours de son service au Liban ?
En tant qu’organisation humanitaire indépendante, on essaye toujours de surmonter les obstacles qui nous empêchent de fournir l’assistance médicale aux populations. Mais parfois, pour des raisons sécuritaires, nos équipes ne peuvent plus continuer à exercer leur travail humanitaire, comme ce fut le cas dans les années 80 au Liban et cela se passe avec nos équipes dans différents pays à travers le monde, souvent dans des contextes de conflits armés. 
Si on veut parler de défis plus récents, liés à nos opérations durant les dix dernières années, on peut mentionner le coût élevé des activités que nous menons au Liban, mais aussi les conditions de vie de nos patients qui vivent dans des situations très précaires n’ayant souvent pas accès à une alimentation saine et ne pouvant pas toujours se déplacer pour suivre leurs traitements. 
 


 

Pour en savoir plus, cliquez ici

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