Beyrouth Livres : Jour 6, la fête livresque bat son plein
08/10/2023|Gisèle Kayata Eid
Est-ce qu’il faisait particulièrement beau ? Est-ce les verts jardins ancestraux du campus de l’ESA ? Est-ce la joie de se retrouver entre amateurs et amoureux du livre ? Ou est-ce encore le nombre important d’interventions, d’auteurs, de débats, de conférences, tout aussi intéressants les uns que les autres ? Peut-être tout à la fois et encore plus.
Ce plus c’est la minutieuse et réussie organisation sous-jacente à ce déploiement de culture autour du livre, cette volonté de faire participer tout le monde à la grande messe du crayon, autant de l’écriture que du dessin et à leurs nouvelles formes d’expression, qu’elles passent par les GAFAM ou Chat GPT…
Il y en avait pour tout le monde. Dans l’auditorium Fattal, les penseurs ont réfléchi, comme en présence du jeune Nathan Devers et Percy Kemp sur l’avenir de la littérature à l’heure de l’écriture numérique et des réseaux sociaux. Sur la Grande scène, installée sur tout un côté du jardin, les rencontres se succédaient, plus accessibles aux jeunes et à leurs parents (mais pas que) : lecture, dessin, dédicaces…. C’est par dizaines que les groupes s’y pressaient un sandwich ou un jus à la main proposés par plusieurs stations gustatives qui sustentaient ceux qui avaient bien l’intention de passer plusieurs heures dans cet environnement à la fois sélect et populaire et ne rien rater de cette journée aussi ludique qu’intellectuelle. Les groupes d’élèves (souvent en costume) se renouvelaient à l’Espace jeunesse avec des stations de lecture, de dessin, de lecture de conte… Alors que, tranquilles, à l’écart, à l’Agora, d’autres groupes prêtaient l’oreille à d’autres lectures et réflexions autour de la littérature.
Les heures filaient, tout ce beau monde était heureux, les enfants ravis de cette ambiance festive, et tous sont sortis de cet enclos de verdure et de bien-être avec un sac d’ouvrages proposés par la Grande librairie du Festival, en présence pour certains de leurs auteurs et dessinateurs.
La fête a débordé aussi dans tout le quartier de Clemenceau. Dans deux galeries Saleh Barakat et Dar el Nimer, ainsi que dans les locaux de l’Université Haigazian, un itinéraire littéraire abritait de studieux écrivains libanais qui offraient leurs meilleures dédicaces aux nombreux amis venus les encourager.
Une journée en dehors du temps, du lieu, de notre quotidien criblé d’incertitudes et qui témoignait bien du rempart et du refuge que constitue le livre. Beyrouth livres a bien mérité son titre cette semaine. Et, la bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui encore l’édition du bonheur livresque se poursuit pour une dernière journée offerte par l’Institut culturel et ses vaillants partenaires… Avant que cette deuxième édition ne soit un souvenir (qui se prolonge pour quelques jours encore avec certaines expositions dans quelques galeries de la ville), n’hésitez pas à en profiter ce dimanche, prenez-y vos enfants mais aussi vos parents, de quoi se remplir d’ondes positives en attendant l’année prochaine.
ARTICLES SIMILAIRES
Le Liban d’hier à demain par Nawaf Salam
Zeina Saleh Kayali
14/01/2025
Lecture 79 : Ketty Rouf, Mère absolument
Gisèle Kayata Eid
11/04/2024
Brigitte Labbé et les Goûters philo
Zeina Saleh Kayali
08/04/2024
« Profession Bonniche », la romance pour dire l'indicible
01/04/2024
Lecture 78 : Atlas du Moyen-Orient, Pierre Blanc et Jean-Paul Chagnollaud
Gisèle Kayata Eid
28/03/2024
Ouvrages rangés, à déranger : Le choix de Charif Majdalani
22/03/2024
Lecture 77 : Vent du Nord, Antoine Daher
Gisèle Kayata Eid
13/03/2024
Ouvrages rangés, à déranger : Le choix de Michèle Gharios
09/03/2024
Ouvrages rangés, à déranger : Le choix de Bruno Tabbal
06/03/2024
Lecture 75 : Triste Tigre, Neige Sinno
Gisèle Kayata Eid
29/02/2024