Sami Basbous, Auteur, poète et artiste multidisciplinaire.
Pensez-vous que cette situation va amener à un changement ? et si oui, comment ?
Le Coronavirus nous enseigne que nous devons changer, sachant que le monde ne peut être contrôlé.
Que ce soit dans quelques mois ou un an, le coronavirus passera, et ses cicatrices changeront le monde. Comment, est la question qui ne devrait pas être laissée aux puissances mondiales de répondre, vu que le ‘Grand Frère’ profitera davantage pour étendre son pouvoir et établir ses nouvelles règles totalitaires, mais à chacun de nous de résoudre. Nous, le peuple, avons le pouvoir de fortement influencer les grandes puissances qui nous ont fait défaut, et de disposer de leur mot systémique « Ordre » du Nouveau Monde. Rester inactif et attendre que la prochaine pandémie, désastre économique, conflit armé, ou catastrophe due au changement climatique nous frappent sera le virus qui mettra fin à l'humanité. Nous tournons actuellement une courbe existentielle. Celle-ci devrait nous conduire en spirale vers une conscience humaine plus élevée.
Deux décennies après le XXIe siècle, et il est évident que le capitalisme nous a failli en tant que système social. Non seulement nous assistons, mais nous participons aux maelströms économiques et financiers, et nous nous engageons dans l'inégalité la plus extrême de l'histoire humaine. Nous acceptons la précarité, ignorons la pauvreté et la faim, fermons les yeux sur les guerres, polluons l'environnement, approuvons la surexploitation de la main-d’œuvre à bas salaires, admirons des artistes qui crachent leur haine et vulgarité sur nos faces, et gaspillons la production et la vie. Nous avons atteint un point qui ne peut être décrit que comme une mort écologique planétaire. Nous avons permis à la révolution numérique, la plus grande avancée technologique de notre temps, de passer rapidement d'une promesse de communication gratuite et de production libérée, à de nouveaux moyens de surveillance, de contrôle et de déplacement. Nous perdons notre temps à blesser les cœurs et les esprits avec des trolls et des coups de gueule offensifs sur les médias sociaux qui sont devenus un système de propagande de masse, et font partie de la matrice plus large des entreprises, désormais consolidées en un système de propagande universel et sauvage qui favorise l'argent et le pouvoir. Nous sommes bombardés par des publicités agressives qui nous poussent à acquérir une croissante consommation d'individualisme. Nous avons épuisé les institutions de la démocratie libérale, tandis que le fascisme, le fer de lance du système capitaliste, prolifère, avec le patriarcat, le racisme, l'impérialisme et la guerre.Nous croyons que la concurrence est une norme coutumière, nous nous mesurons mutuellement en termes de valeur financière, évaluons notre valeur avec ce que nous possédons, achetons des articles et des vêtements dénués de sens et dangereux pour l'environnement pour combler un manque, mangeons de la chair animale sans tenir compte des autres espèces et du mal que nous leur faisons ainsi qu’à notre planète, devenons des otages réactionnaires et corrompus, gouvernés et paralysés par l'ego, la contrainte et l'insécurité. Nous nous éloignons de nos manières naturelles d'être dans des schémas de ratification égocentriques, suivons des dirigeants qui promettent fortune et unité dans un tribalisme sectaire et communalisme, et nous continuons à vivre cette vie abjecte comme si notre existence en dépendait. Nous avons désespérément besoin d'une reconstitution révolutionnaire de la société dans son ensemble.La révolution humaine a commencé bien avant que le mot révolution ne soit inventé. Beaucoup de choses ont été oubliées sur l’évolution de l’humanité alors que nous vivons les pertes. Les réponses aux urgences terrestres qui nous attendent sont à la fois sociales et écologiques. Elles nécessitent une régulation rationnelle de l'existence entre l'être humain et la nature sous la gestion de l'humanité associée. Nous devons régénérer et cultiver les flux, les cycles et les autres processus vitaux des écosystèmes et des habitats d’autres espèces, locaux, régionaux et mondiaux. Nous devons prendre en considération les besoins de toute la chaîne des générations humaines. Le principe de l'action de bienfaisance doit résider dans la recherche de la liberté humaine, et dans la lutte pour maîtriser notre relation avec le monde. Pour que cette révolution porte ses fruits, elle doit fondamentalement exiger l'égalité et la communauté, le développement humain et la durabilité. C'est sur ces efforts de croissance collective que nous devons réellement compter pour que l'humanité ait un avenir.
De quoi est fait votre quotidien en temps de confinement ?
J'écris un nouveau roman, compose de la musique, médite, adopte des habitudes alimentaires plus saines, m’instruis davantage sur les plantes médicinales, essaye de nouvelles recettes, reste en contact avec la famille et les ami(e)s, visionne des films qui réchauffent le cœur et l’esprit, regarde très peu la télévision, et j’évite la paranoïa des autres et les théories du complot, sachant que la seule peur à craindre est la peur elle-même. Je rêve…
Des petits bonheurs simples d’une vie active, qu’est-ce qui vous manque le plus ?
Les gens que j’aime me manquent et j’ai hâte de revoir leur sourire, boire un café dans un salon bohème avec d’autres intellos romantiques pour discuter philo tout en sirotant nos infusions noires, tandis que la vapeur s'embue et transporte nos yeux vers le point de réflexion ; la fenêtre. J’ai aussi besoin de nature, alors que la seule que je savoure est faite de légumes et de fruits. Mais je me considère chanceux car beaucoup ne peuvent pas se permettre ce luxe.
Qu’est-ce qui ne vous manque pas ?
La frénésie de la ville ainsi que sa pollution sonore et environnementale.
Pour tromper l’ennui que suggérez-vous à nos lecteurs comme
LIVRES : ‘Heal the Boy’ par moi-même J ‘Autobiographie d’un Yogi’ par Paramahansa Yogananda.
ŒUVRES MUSICALES : Symphonie no.3 de Górecki L'enregistrement Zinman / Upshaw, Bach, et sur le spectre opposé : Le dernier album de Martha Wash ‘Love & Conflict’ que j’ai écrit, co-composé et produit.
VISITES VIRTUELLES SUR LE NET : https://philosophyandvisualarts.com/ On peut traduire sur Google.
PODCAST A SUIVRE : Ram Dass Here and Now (aussi sur YouTube), et Queer at Heart par Mo Zabian. Sur YouTube : Beauty Needs No Crown - A Music Playlist for your Indie Heart.
APP A TELECHARGER SUR SON TELEPHONE : Gaia
RECETTE DE CUISINE : La soupe vietnamienne Pho.
Mot d’encouragement
Plus de sourire, moins d’inquiétudes. Plus de compassion, moins de jugements. Plus de bénédictions, moins de stress. Plus d’amour, moins de haine. – Roy T. Bennett
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