DiGen Art pour « Digitally Generated Art » a ouvert ses portes dans le quartier animé de Hamra avec son exposition inaugurale « Hello, Beirut ! » le 28 décembre dernier. Nous avons rencontré ses cofondateurs Alex Rayes et Camille Hajjar.

Le logo vert fluo annonce la couleur, bienvenue dans l’univers novateur de l’art numérique. 

L’art numérique s’entend de toute création faite avec un medium technologique ; code ou art génératif, logiciels de création, calculs basés sur l’Intelligence artificielle…

Comme l’explique Alex Rayes, cela fait cinq années que les galeries s’y intéressent de plus en plus. Mais alors que le mouvement était de plus en plus représenté en Europe, il n’y avait rien au Moyen-Orient alors qu’il y a des artistes talentueux ici contraints d’exposer à l’étranger.

Pourquoi notre région serait en reste de cette évolution du marché de l’art ? C’est à cette question que DiGen Art répond. 

La galerie est la première au Liban et dans toute la région MENA (une autre vient d’ouvrir ses portes à Dubaï) à consacrer un espace à l’art numérique.

Elle souhaite représenter les artistes régionaux et se positionne dès maintenant dans les prochains grands événements artistiques comme le prochain Art Dubaï en 2025 et la foire internationale en Arabie Saoudite en 2030.

Comme nous l’indique ses cofondateurs, DiGen Art est un laboratoire ; galerie d’art avec une collection privée qui marque les grandes étapes historiques de ce mouvement, bibliothèque qui s’enrichit de plus en plus de livres sur l’art numérique mais également événements interactifs et workshops.

L’objectif des cofondateurs est clair : partager cette passion avec le public, l’informer sur ce qu’est ce mouvement artistique qui avance très rapidement et qui, selon Camille Hajjar, « explose de nouveautés ». 

Alex Rayes rappelle que l’historique de l’art généré ou art algorithmique (création résultant d’un code informatique) provient de l’art islamique qui se basait sur les mathématiques pour créer des formes géométriques dans les années 700. Il s’agit ainsi pour les cofondateurs d’honorer notre héritage culturel.

Pour Camille Hajjar nous sommes en train d’atteindre des niveaux jamais atteints dans l’évolution technologique, cela touche toutes les industries, DiGen Art s’empare donc de cette évolution dans l’industrie de l’art. 

À travers l’art numérique, ce sont aussi des questions profondes que ce mouvement pose comme qu’est-ce que la créativité ? Quand un logiciel part d’un texte pour créer des images, comme le logiciel Midjourney présenté par la galerie, ou la nouvelle forme artistique qu’est la « post-photography », nous pouvons en effet approfondir notre compréhension de la créativité et explorer jusqu’où l’expression artistique peut aller.

Car il s’agit en effet d’exploration. La collection privée de la galerie couvre des œuvres emblématiques de ce mouvement partant des années 1970 à nos jours, on y retrouve notamment la pionnière Vera MOLNAR (récemment décédée en décembre 2023 à l’âge de 99 ans), l’innovateur du code créatif Casey REAS ou encore l’explorateur de la « post-photography » Iñigo BILBAO et bien d’autres noms. 

Passionnés, les cofondateurs partagent de manière contagieuse leur vision. Certains établissements universitaires les ont déjà contactés afin que leurs élèves s’informent et expérimentent les outils créatifs présentés par la galerie.

La prochaine exposition : « open screens » mettra les écrans à disposition des artistes (un open call est en cours sur le site www.digen.art). C’est une manière pour DiGen Art de montrer au public Libanais les talents méconnus de la région.

DiGen Art donne ainsi l’opportunité aux artistes émergents d’être représentés chez eux mais également à la région MENA d’être plus que témoin mais acteur de cette nouvelle empreinte dans l’histoire de l’art.

L’exposition « Hello, Beirut ! » durera jusqu’au mois de mars 2024.

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