Situé à Tyr, Papyrus est un atelier de recyclage du papier depuis 2015. Nous avons rencontré Badria El Osta, qui dirige l’atelier depuis son ouverture et qui nous a parlé de l’importance écologique du recyclage.

Papyrus est le seul atelier au Liban qui combine le recyclage du papier, le surcyclage (l’upcycling) et la création de produits à partir de fibres d’arbres et de plantes. Auparavant situé à Naqoura, les locaux de l’atelier se trouvent désormais à Tyr depuis 2019. L’atelier, qui est un programme de la Fondation Imam al Sadr, recycle du papier usagé qu’ils reçoivent des bureaux voisins et des différents départements de la fondation pour le transformer en cahiers, carnets, albums photos, etc. Papyrus surcycle également des journaux, magazines, cartons ou emballages qui servent à la création de sacs, bijoux, porte-clés, paniers, sous plats et autres, variés en couleurs.

Mme El Osta, qui s’intéresse à la technique du recyclage depuis la fin des années 90, travaillait pour le Programme des Handicaps Physique de la Croix Rouge, où elle recyclait déjà du papier à partir duquel étaient faits et mis en vente des cartes de Noël et des carnets, au bénéfice de l’Association. De par son travail, Badria avait mis en place un atelier personnel où elle développait des méthodes de recyclage et d’artisanat, qu’elle enseignait à des personnes atteintes d’handicap physique. Ce n’est qu’en 2008, qu’elle décide de consacrer sa vie à cette profession et d’en faire son métier principal. Dès lors, Badria commence à offrir des ateliers de recyclage et de surcyclage, allant des méthodes les plus simples aux plus complexes et sur des périodes variées, dans toutes les régions du Liban. Mme El Osta compte à son actif, plus de 100 écoles dans lesquelles elle a entraîné des personnes. C’est en avril 2014 que la Fondation d’Imam al Sadr, souhaitant intégrer le recyclage dans leur programme éducatif, contacte Badria et lui propose de rejoindre la Fondation. C’est ainsi que Papyrus débute en 2015 sous la direction de cette dernière et devient une partie intégrante du programme éducatif de la Fondation.

Pour Badria, « l’éducation à l’écologie est primordiale » et elle veut avant tout éduquer les plus jeunes sur l’importance du recyclage. Son travail dépeint une réelle dévotion qui met en lumière l’économie de matières premières car la préservation des ressources naturelles représente une urgence à l’échelle planétaire. Pour cela, Papyrus adopte des astuces 100% écologiques. Pour les couleurs, l’atelier ne fait usage que de colorants comestibles naturels comme la betterave. De plus, leurs paniers sont faits à partir de fibres de feuilles de bananiers et l’atelier est d’ailleurs le premier au Liban à avoir utilisé les emballages de Nescafé pour créer des sacs. L’atelier a également été le premier à mettre en place des papiers dans lesquels sont intégrés des graines, pouvant ensuite être plantées après utilisation. De belles initiatives qui respectent l’environnement et qui encouragent à moins gaspiller. L’atelier cherche également à autonomiser les femmes dans la société en leur offrant une opportunité de travail.

Contrairement à de nombreuses entreprises, la crise économique au Liban a été bénéfique pour l’atelier car le coût des importations a poussé de nombreuses personnes à cultiver, à acheter les produits locaux et à s’intéresser davantage au recyclage. Cela a permis à Papyrus de constater une hausse de la demande du papier, notamment de grandes entreprises ou encore d’artistes, ne pouvant plus se permettre d’en importer. 

L’atelier donne des cours privés et collectifs et enseigne les techniques du recyclage pour ceux qui le désirent. 

A savoir

Instagram : @papyrusatelier
Facebook : Papyrus Atelier
+961 70661350
papyrus@imamsadrfoundation.org.lb