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Une semaine en musique avec l’Institut Français

16/06/2022|Léa Samara

L’année 2022 est celle de la 22e fête de la musique au Liban, une renaissance culturelle après l’accalmie forcée par la pandémie et les crises. Cette édition, « complète, entière, élargie à tout le territoire, en live enfin ! » présente 18 concerts dans 13 lieux différents. En effet, l’Institut Français a souhaité investir moyens, énergie et motivation sur Beyrouth mais aussi ailleurs. 

 

Les artistes au cœur de la semaine 

La sélection des artistes, partenaires et prestataires se fait parmi beaucoup de propositions et sollicitations, sous l’égide d’un comité éditorial interne. « Avec plein d‘artistes, on essaye de répondre à la question suivante : Comment est-ce qu’on se projette vis à vis du public ? ». Pour cette année, la stratégie de l’Institut Français est d’aller vers des artistes reconnus, toutefois « dans des niches parfois un peu plus confidentielles ». C’est une manière de faire découvrir ces talents, ces génies de la musique à un public avide de création, d’innovation et de renouveau ! Frida est une artiste unique, accueillie à l’Institut Français lors de la Nuit des Idées ; totalement investie dans sa musique, arborant un langage corporel profondément cathartique, en lien avec les éléments et sa musique. A ses côtés en tête d’affiche, Chassol, grand talent français à l’oreille absolue, saura mettre en musique les nuances du palpable dans un ensemble audiovisuel groovy, et faire danser une foule qui ne demande que ça. 

 

La continuité du programme Art et territoire 

L’un des objectifs du programme pluridisciplinaire Art et territoire de l’Institut Français est de faire résonner des lieux de patrimoine avec de l’art contemporain ; musique, mais également art pictural, danse, ou encore arts de la scène. La fête de la musique est l’occasion d’aviver au rythme des concerts la dynamique qui émane de ce programme. Le temple millénaire de Baalbeck, l’authentique Khan de Deir al Qamar, le pittoresque musée du Savon à Saida, tous ces lieux profondément teintés des pigments de l’Histoire et de la Culture seront les cadres des évènements de la semaine. Au Nord, une triple programmation met en valeur les partenaires précieux de l’Institut Français, comme Rumman, qui fera en sorte d’enflammer le port de Mina à Tripoli, ou encore la magnanerie de Qobayat, qui accueille régulièrement expositions, concerts et spectacles. Même à Zgharta, poche francophone de la région Nord, la coordination, la programmation et la logistique sont au rendez-vous entre l’Institut Français et les acteurs culturels locaux. « La force de ces lieux, c’est d’aller chercher les gens sur le territoire » déclare Guillaume Duchemin, et ainsi de mettre en exergue le lien direct avec le public de leur région. 

 

©Masha Mosconi

Le 21 au soir : rendez-vous au Sporting Club de Beyrouth 

Le Sporting n’est pas un choix neutre, l’infrastructure et l’atmosphère ont traversé les années, compté les générations. « Encore dans son jus », s’amuse Guillaume Duchemin, c’est aussi le point le plus à l’ouest du Liban, et donc le plus proche de la France. La symbolique concorde parfaitement avec l’optique de coopération culturelle dans laquelle s’inscrit l’Institut Français, en parallèle d’une gratuité sur l’accès à tous les évènements, notamment dans des lieux comme le Sporting, devenus inaccessibles depuis la crise financière. Par le biais d’une communication soutenue sur les réseaux sociaux et d’un affichage dans la ville, on ne peut pas se tromper sur le message : la fête de la musique est par essence populaire, elle doit et sera ouverte à tous, et en particulier aux habitants d’Hamra. Après Frida et Chassol, Charbel Aber offrira un DJ set pour clore la soirée au Sporting, sous le signe de l’universalité de la musique. 

 

Des partis pris au service d’un message d’espoir pour la scène culturelle

Refaire des concerts, c’est tout redémarrer en même temps, huiler à nouveau tous les engrenages de l’écosystème du milieu de la musique live, les techniciens audiovisuels, et la micro-économie qui en découle. Pour cette fête de la musique, il parait évident à l’Institut Français de ne travailler qu’avec des prestataires libanais. Il s’agit également de mettre en valeur, plus que jamais, les lieux emblématiques du patrimoine du Liban. « Je suis certain de la programmation qu’on a faite, de pouvoir s’éparpiller dans le pays dans la continuité d’Art et Territoire, parce que le seul enjeu c’est celui du public ». Cette inclinaison pour la diversité, le mélange, et surtout la décentralisation, on la retrouve dans l’affiche de la semaine, réalisée par Karim Farah, graphiste libanais qui fait le pari de la déstructuration de la typographie arabe, au profit d’une palette de couleurs très vives. 

En bref, cette édition 2022 de la fête de la musique se veut celle de la reprise de l’activité culturelle pour un public large et divers, de la continuité des partenaires de l’Institut Français au Liban mais également de la découverte de nouveaux artistes, d’une décentralisation symbolique, d’une promotion de la francophonie (mais pas seulement !), et surtout de l’enthousiasme, celui qui émane d’un réel appel du public, cet éternel appétit culturel du peuple libanais. N'hésitez plus ! 

 

 

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