EBB & FLOW: ON POWER AND LOSS
ArtDu 09/03/2023 à 18:00 jusqu'au 22/04/2023 à 18:00
Une exposition réunissant les travaux d’Elias Nafaa et du duo Laetitia Hakim & Tarek Haddad
Pour en savoir plus, lire aussi CONVERSER AUTOUR DU POUVOIR ET DE LA PERTE À LA GALERIE TANIT
Cette exposition réunit deux ensembles d'œuvres explorant le jeu entre pouvoir et perte,
s’inspirant d’expériences à la fois personnelles et collectives. Elle nous pousse à réfléchir aux
dynamiques de pouvoir et à explorer leur effet sur notre expérience de la perte, et la manière
dont nos perceptions, souvenirs et interprétations de la perte peuvent, à leur tour, affecter nos
réalités politiques. Ces péripéties nous renvoient à un cycle mouvementé de croissance et
déclin, déterminé par de circonstances spécifiques, d’événements historiques et d’une série
d’actions, réactions et inactions.
Dans "Se Battre Contre une Pierre" de Laetitia Hakim et Tarek Haddad, le paradoxe du pouvoir
est étudié afin de comprendre les dynamiques des systèmes sociaux. Le projet est né de la
frustration face à la paralysie politique lors de la révolution d'octobre 2019 ; il explore ainsi les
disparités du pouvoir moyennant la métaphore du jeu de pierre-papier-ciseau, où la perte d'un
élément déséquilibre le terrain de jeu. Les artistes s'interrogent notamment sur la façon de
maintenir la dominance et de la défier, sur ce qui nous rend plus vulnérables et susceptibles de
nous effondrer, et nous rend dépourvu de sens et de cohérence. En approfondissant les
notions de changement de règles et de perte d'équilibre, et en observant de plus près les
caractéristiques matérielles des éléments du jeu, le duo nous présente un commentaire visuel
sur la lutte pour le pouvoir, ainsi que sur la fragilité et l'absurdité de ce pouvoir.
Dans "À la mémoire de mes racines", Elias Nafaa nous emmène dans les processions du deuil.
Il plonge dans les dynamiques internes du déracinement, de la déroute et de la chute totale.
Dans les décombres d'un incendie qui a ravagé ses terres natales et après la mort de son
grand-père, Nafaa cherche à prendre du recul. L'artiste, choisit de fuir le deuil traditionnel, mais
fait quand même allusion à certains de ses rituels ; il vit une expérience dissociative très
personnelle, ayant pour but de séparer la terre de l'individu. Son œuvre se matérialise par des
reliefs commémorant cet acte de libération .
Cependant, il tente au final de remettre ce même acte en question : se déraciner, fuir ses points d'ancrage
mène-t-il à la vraie liberté ?
Faut-il accepter la désillusion et le déclin afin de pouvoir accéder à cette liberté ?
Comment adapte-t-on nos émotions et souvenirs contradictoires à la nature complexe de la perte ?
Allant de la contemplation et l'introspection à l'audace et la confrontation, ces œuvres
permettent d'engager les artistes et le public dans un dialogue sur l'étendue de la relation
entre pouvoir et perte, et les conséquences de leur agitation.
Marc Mouarkech
Traduit de l'anglais par : Nadine Iskandar Baz
ÉVÉNEMENTS SIMILAIRES