Né en 1959, Georges Nadra est un plasticien basé à Paris. Avant de quitter le Liban en 1986, bénéficiant d’une bourse de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA), Nadra fut défendu par les galeries locales les plus en vue des années 1980 (Plateforme et Épreuve d’artiste) et largement accueilli par la presse écrite sous les plumes de Najwa Aoun, Asaad Arabi, Jacques Aswad, Gloria Awad, Edgar Davidian, Frida Debbané, Sonia Nigolian et Mahmoud Zibaoui. De cette première période beyrouthine, une œuvre majeure de Nadra trône dans la collection permanente du musée Sursock1, souvenir de son passage au Salon d’Automne organisé par ce premier musée d’art moderne et contemporain au Liban. 

L’œuvre de Georges Nadra fut montrée dans une vingtaine d’expositions personnelles, et autant d’expositions collectives (Salon de Montrouge, Réalités Nouvelles, etc.) en France, Suisse, Canada, Allemagne, Danemark, Italie et Émirats Arabes Unis. 

À Paris, il a notamment été représenté par les galeries Brigitte Schéhadé, Véronique Smagghe et Samagra. Dans le cadre de foires internationales d’art contemporain, il a obtenu le 2ème prix Eurostratège à ST-ART à Strasbourg et a été représenté par la Galerie Raphaël 12 à Art-Paris et à Art-Fair à Cologne ainsi que par l’Atelier Pasnic à la FIAC à Paris. 

Ses œuvres sont dans des collections publiques et privées : musée Sursock, Fonds régional d’art contemporain de Nouvelle-Aquitaine (France), département de la Marne (France), villes de Montréal (Canada) et de Sharjah (Émirats arabes unis), Fondation Hewlett Packard et SPS Réassurances (France) et Banque du Liban. Plusieurs articles de presse et préfaces de catalogues ont été rédigés par des critiques européens et nord-américains comme Pierre Brisset, Muriel Carbonnet, Suzanne de Conninck, Françoise Jaunin, Bernard Lévy, Léo Rosshandler, Georgio Segato et Guy Sioui-Durand. 

Les œuvres exposées 

Les œuvres exposées ont été réalisées dans plusieurs villes, dans le cadre de résidences d’artistes à l’étranger, notamment au Symposium de nouvelle peinture du Canada et de séjours au Liban. Ces œuvres sont sur lin et sur papier, non figuratives, de techniques mixtes où la couleur et les matières sont exploitées de manière à la fois vive et subtile. Ces fragments insolites sont comme des fenêtres ouvertes sur la réalité de ce que nous vivons, à travers lesquelles l’œil et l’imaginaire voyagent au-delà des œuvres. Volontairement sans ligne conductrice, ces œuvres font le pari de laisser libre court à l’imaginaire du regardeur, libre de vouloir pénétrer ou pas, libre de toute la charge émotionnelle.

Nadra façonne, construit et déconstruit la matière, que ce soit du papier ou du lin. Il fait de la lumière sa principale obsession. Son papier est travaillé, le faisant passer souvent d’un volume plat à un bas-relief.

Les formes architecturales exploitées jonglent entre le vide et le plein et laissent entrevoir successivement des rideaux tantôt rigides tantôt souples ou encore transparents. 

Attention, le plasticien s’aventure souvent et piège le regard, lui offrant la possibilité de faire arrêt sur image. Ces formes nous invitent à emprunter des couloirs interminables ressemblant parfois à des bobines de films. 

Georges Nadra fait de la matière une préoccupation première. Le sens de la déformation, voire de la décomposition, nous emmène à l’intérieur même de la matière. Les papiers exposés à l’Espace 92 DOWNTOWN font partie d’une série d’études autour d’une installation intitulée Ombres insaisissables.

D’après Léo Rosshandler, artiste, collectionneur, conservateur de musées, commissaire d’expositions et critique d’art, « les peintures de Nadra vont du poétique au tragique mais ne s’adonnent pas de façon exclusive à l’enjeu intellectuel... de telle sorte que l’on peut facilement vivre en leur compagnie... Elles savent s’ajuster à notre humeur, fût-elle gaie ou triste, sereine ou désespérée. Les tableaux de Nadra ont ce qu’il faut pour devenir des amis. »