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HOMMAGE À ABDEL HAMID BAALBAKI

Art

Vernissage: 27/02/2025 à 18:00

Du 28/02/2025 à 10:00 jusqu'au 28/09/2025 à 18:00

Chaque Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi et Dimanche jusqu'au 28 septembre 2025

Le musée Sursock rend hommage à Abdel Hamid Baalbaki, un événement qui s’inscrit dans une longue tradition lancée en 1965. Cette exposition constitue une ode dédiée au Sud et une commémoration de la demeure de l’artiste à Odeisseh, conçue pour devenir un des premiers centres culturels du village, malheureusement fortement endommagée durant la guerre de 2024.

Né en 1940 au sein d’une famille d’agriculteurs à Odeisseh dans la région de Jabal Amel, Baalbaki découvre dès sa plus tendre jeunesse sa passion pour le dessin. Il poursuit ses études à l’Institut des Beaux-Arts de l’Université Libanaise, sous la supervision du peintre Rachid Wehbi. Ses parents instillent en lui l’amour de la terre, notamment le sol ocre du Sud, thème récurrent de son œuvre. Après avoir passé plus de trente ans à Beyrouth, Baalbaki retourne à Odeisseh pour y bâtir sa maison, en y établissant une bibliothèque pourvue de plus de deux mille ouvrages rares.


Le monde de Baalbaki ne se cantonne pas à l’art : il s’étend à la littérature et à la poésie. Auteur de trois recueils de poèmes, sa passion pour les mots s’avère aussi profonde que sa dévotion pour la peinture. Il inaugure d’ailleurs une bibliothèque exhaustive dédiée à l’histoire de l’art et à la littérature – preuve de sa perpétuelle quête de la connaissance. Tragiquement, cette collection inestimable ne lui a pas longtemps survécu.

Cette exposition met en exergue son travail et son héritage : elle explore la notion du « chez-soi » dans la première section et propose dans la deuxième une ode au Sud, tout en mettant en avant sa peinture murale de renom, Guerre, datant de 1977. Témoin de la récurrence de l’Histoire, cette œuvre a été présentée pour la première fois en 1979 dans la Galerie vitrée du ministère du Tourisme lors d’une exposition collective intitulée Warm Injury, dédiée au Sud-Liban à la suite de son invasion.


La maison de Baalbaki n’était pas la seule à connaître ce destin tragique : des villages entiers ont été totalement anéantis, et la demeure du peintre Hussein Madi à Chebaa n’a pas été épargnée. Une évaluation complète des dégâts subis par le patrimoine architectural et par l’héritage des artistes reste à entreprendre.


Biographie


Abdel Hamid Baalbaki (1940-2013) est peintre, poète et écrivain. Il s’est engagé à partager sa passion pour l’art avec le plus grand nombre. En 1995, il inaugure un espace dédié à l’art, al-Riwaq al- Tashkili, à Haret Hreik, le rendant accessible aux habitants des quartiers populaires. Il a enseigné durant trente ans à l’Université Libanaise et a été nommé président de l’Association des artistes libanais - peintres et sculpteurs (LAAPS) de 1992 à 1994, s’imposant comme voix éminente de la communauté artistique. Diplômé de l’Institut des Beaux-Arts de l’Université Libanaise en 1971, il obtient l’année suivante une bourse décernée par le ministère de l’Éducation pour étudier l’art mural à l’ENSAD à Paris.

Sa passion a été partagée par de nombreux membres de la famille, parmi ses huit enfants, Soumaya pratique le chant, Oussama et Hoda sont peintres, Lubnan chef d’orchestre, alors que Salman et Mounzer ont choisi respectivement les voies de la musique et de l’actorat. Son frère Fawzi, est également peintre, ainsi que ses neveux Said et Ayman, tous les deux artistes.

Malgré le nombre d’œuvres relativement restreint laissé derrière lui – plus d’une centaine – dont certaines perdues avec ses archives et ses dessins dans les récentes destructions, Baalbaki s’engage à mettre son art au service des moins privilégiés, dépeignant leurs vies dans les rues de Chiyah et de Beyrouth.


Baalbaki tente de définir la modernité arabe en explorant l’art islamique, le travail d’al-Wasiti et la poésie arabe. Ses premiers travaux, comme Achura et al-Hajj, reflètent ce cheminement. Il échange avec ses contemporains comme Aref el Rayess sur l’authenticité de l’art arabe, faisant écho à thématiques soulevées lors d’événements régionaux, à l’image de la conférence de l’ALESCO de 1971 et le premier Congrès arabe dédié aux arts plastiques. Ces efforts, fournis par des organisations telles que l’Union générale des artistes plasticiens arabes, avaient pour objectif l’arabisation de l’art moderne, soulignant son authenticité et son identité, ainsi que son accessibilité au public arabe.

Durant sa carrière, Baalbaki expérimente différents styles, y compris l’art mural inspiré par Diego Rivera, il retourne finalement à la peinture figurative avec une série dédiée à la nature.

Baalbaki n’était pas particulièrement intéressé par la représentation commerciale ou par la vente de ses œuvres. Il expose à la Gallery One en 1983. Après son décès, la galerie Saleh Barakat lui dédie une rétrospective en 2018. De son vivant, il participe principalement à des expositions collectives, choisissant la plupart du temps de garder ses œuvres plutôt que de les vendre. Il privilégie les espaces publics pour présenter son art, à l’instar de ses expositions individuelles organisées à la Galerie vitrée du ministère du Tourisme en 1993 et au palais de l’UNESCO en 2008. Tout au long de sa carrière, il participe à une soixantaine d’expositions collectives, au Liban comme à l’étranger.



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