Artiste autodidacte, Willy Aractingi (1930-2003) a souvent été qualifié d'artiste naïf ou primitif. Son exposition ‘Les mondes de Willy Aractingi’ qui se tient au musée Sursock du 9 juin au 18 septembre 2017, présente plus de 120 œuvres créées entre 1973 et 2003. A la veille de l'ouverture de la rétrospective des œuvres du peintre, sa fille June Nabaa répond aux questions de l'Agenda Culturel.
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée de cette rétrospective ?
Cela faisait un certain temps que je cherchais un lieu pour exposer les toiles de mon père, et lui-même avait exprimé le souhait de léguer la collection des Fables de la Fontaine à un musée, de façon à ne pas la disperser. Il me fallait pour cela l'accord de ma mère (ce qui fut simple) et celui de mon frère (ce qui fut plus compliqué !). Finalement nous nous sommes mis d'accord et voilà que nous avons offert au musée Sursock les 224 toiles de la collection des Fables de la Fontaine. Quel plus bel écrin que ce magnifique musée pour valoriser les toiles de Willy Aractingi ?!
Qu’allons-nous y voir ?
Principalement la collection des Fables de la Fontaine. Une partie de l’exposition est consacrée aux débuts du peintre. En effet, Willy Aractingi a commencé sa carrière en 1974 et l’a interrompue en 1975 au moment du début de la guerre du Liban. Il s’est remis à peindre en 1983 et a poursuivi d’arrache-pied, jour et nuit, jusqu’à son décès en juin 2003. Les années 1974 et 1975 sont très importantes, car l'artiste est encore tout à son bonheur de peindre avant la déflagration de la guerre qui a bouleversé sa vie et celle de sa famille. Une autre partie de la rétrospective est consacrée à des toiles représentant les personnages de Geha, Antar et Abla, Tarzan...
L’œuvre de Willy Aractingi est foisonnante et multiple. Quel en est le fil conducteur ?
Très clairement, l’attachement aux récits traditionnels qui ont jalonné sa vie et son enfance, récits qui pouvaient d'ailleurs varier selon les cultures et les époques. L'artiste se les approprie et les restitue en les racontant à sa façon. Un style qu’il s'est créé, sa propre identité artistique, sans jamais plagier d'autres peintres. On reconnaît tout de suite un Aractingi !
Ou sont conservées les archives de Willy Aractingi ?
Il a fallu les rassembler, et pour l’instant, elles sont à mon domicile. J'essaie de tout numériser et d'établir un dossier de presse le plus précis possible. Je suis également en train de faire constituer un catalogue raisonné qui, je l'espère, débouchera plus tard sur un ouvrage.
De son vivant, Willy Aractingi était régulièrement exposé en France et en Europe. Avez-vous le projet d’organiser une rétrospective à l’étranger ?
Pour l’instant, pas du tout !! J’ai tant de choses à faire sur place !!! A vouloir trop étreindre....
Propos recueillis par Zeina Saleh Kayali
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