Pourquoi un salon du livre consacré au Liban francophone ?
Notre association Nation Initiative/ Machrou’ Watan créée en 2013 avait pour but au départ d’être le fer de lance de la langue française et de ses valeurs. Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique sont nos objectifs principaux. Néanmoins, nous ne pouvons parler de promotion d’une langue ou de la diversité que si cette dernière est transmise de manière à ce que les valeurs qui lui sont inhérentes soient elles-aussi respectées. Le Liban a toujours été le « Francophone » des Francophones. Malheureusement, aujourd’hui avec le développement de l’anglais un peu partout dans le pays, la langue française tient aujourd’hui le troisième rôle, rôle qui ne lui convient pas du tout.
C’est pourquoi en organisant la première édition du salon du livre franco-libanais, nous essayons de redorer tout d’abord l’image du Liban de la culture et de la connaissance. Ensuite, nous voulons prouver à la France que nous continuons notre lutte pour un Liban meilleur, interculturel, pluraliste et où le vivre ensemble passe par la langue française. Et, en troisième lieu, réunir libanais et français autour de cette vieille amitié franco-libanaise, à travers la culture, la lecture et l’écriture. Les auteur.e.s qui présentent leurs ouvrages font partie de ce Liban pluriculturel où seule la langue de Molière peut les réunir tous ensemble. C’est la langue française qui détient tous les secrets et mystères laquelle, en s’appuyant sur des mots qui prennent tout leur sens, contribue au renforcement de cette diversité et de ce pluralisme culturels. Nos auteurs, épris de la langue de Molière ont pu au travers de leurs ouvrages, raconter dans les moindres détails, des émotions, des moments, des sentiments qui ne sont que le reflet de leur vécu, et tout cela, en français.
Quel en est le programme ?
Notre programme se déroulera sur une demi-journée, ou presque et ce, en quatre temps. Nous commencerons à 14 h par un discours d’ouverture des représentants de la France et du Liban. Ensuite, suivra une table ronde, laquelle réunira 7 à 8 écrivaines et écrivains, tous d’univers différents. Après une présentation de leurs ouvrages et une petite lecture pour tenir le public en haleine, une séance de signatures aura lieu dans la salle des fêtes, ceci autour d’un café et d’un thé et de douceurs libanaises. Entretemps, le public pourra accéder à des stands divers, qui présenteront livres, artisanat, tableaux, photos. A 19h un concert clôturera cet après-midi culturel.
Quel rapport y a-t’il avec votre activité éducative au Liban ?
La langue française constitue aujourd’hui un précieux héritage commun qui fonde le socle de la Francophonie, ensemble pluriel et divers. Elle est aussi un moyen d’accès à la modernité, un outil de communication, de réflexion et de création qui favorise l’échange d’expériences. Même si depuis un certain temps déjà, l’influence de la France a tendance à faiblir et que la langue française n’est plus la seule dans la diplomatie depuis bientôt un siècle, néanmoins, elle reste quand même prestigieuse dans les domaines intellectuels, littéraires et artistiques. C’est pour cette raison que notre association Nation Initiative/Machrou’Watan servira d’effet de levier afin de redonner de la vigueur à l’école publique, d’une part, et en renforçant le bilinguisme avec le français comme langue de base. La revalorisation de la langue française dans l'École publique a pour objectif d'agir le plus précocement possible pour : promouvoir et assurer la qualité du français écrit et parlé à l’école primaire, susciter, chez les enseignants, le désir d’améliorer leurs compétences de la langue. L’enseignement bilingue favorise à la fois une connaissance de la culture du pays, richesse d’une identité nationale, et une ouverture vers l’international grâce à une bonne connaissance de la langue française. Encourager la coopération au sein de la Francophonie, c’est ancrer la culture française dans les politiques éducatives. Développer la langue française à tous les niveaux (développement durable, numérique, nouvelles technologies, vidéothèques, médiathèques…. Toute cette revalorisation nous permettra de lutter contre les inégalités face à l’école privée, de favoriser les apprentissages durables et plus solides, restaurer une formation française de qualité, développer les nouvelles technologies au sein des écoles, valoriser la lecture et édifier des bibliothèques pour les enfants dans les établissements publics afin qu’ils puissent consolider la langue française au même titre que les autres et c’est leur permettre ainsi l’accès au savoir pour tous.
Le salon se clôture par un concert. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Allier culture et musique était pour nous essentiel pour notre 1ère èdition. Nous voulions quelque chose de nouveau, de différent de la musique actuelle. Une musique qui voyage entre l’Occident et l’Orient. Grâce à Ibrahim Maalouf que nous avions sollicité pour le concert, il nous mit en contact avec deux génies de la musique. Une musique qui va joindre deux mondes opposés par des rythmes mêlant le jazz, la musique classique et la musique traditionnelle orientale alternant entre la pure tradition orientale et la rigueur de la musique savante occidentale. Une musique riche en émotion où l’alchimie est parfaite. Sary et Ayad Khalifé, originaires du Liban, avec leur nouvel album Soobia, ont pu harmoniser le réel avec une création musicale unique qui mélange musique et images dans un même élan. Par cette mixture musicale, ils veulent transmettre des émotions, une expérience de vie. Comme ils le disent si bien « tout est parti d’une image figée de leur mémoire d’enfance ». Ayad et Sary, respectivement pianiste et violoncelliste sont aussi compositeurs. Le titre de leur album Soobia est issu du « français " salamandre" qui désigne un poêle en fonte à combustion lente, fabriqué à la fin du 19ème siècle jusque dans les années 1950.
Je suis sûre que ce concert qui est ouvert au public, dans la salle des fêtes de la mairie du 16ème arrondissement, sera à la hauteur de nos attentes et j’invite le public à s’y inscrire afin de pouvoir y assister.
A savoir
Samedi 11 mai à partir de 14h à la mairie du 16e arrondissement à Paris.
Concert à 19h entrée libre sur réservation à [email protected]
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