Vous lancez la première vente aux enchères d’après le covid. Dans quelles conditions se tiendra t-elle?
Effectivement, notre vente sera au Liban la première vente « Live » du post confinement. Je dois dire que je suis très enthousiaste à l’idée de reprendre le marteau pour l’occasion. J’ai décidé d’entreprendre une vente aux enchères qui était en attente depuis quelques mois, tout en respectant les mesures sanitaires requises. Il s’agit de la collection particulière d’Art Moderne et Contemporain d’Amal Traboulsi, à laquelle j’ai ajouté quelques autres œuvres sélectionnées. Ainsi, si la visite publique aura lieu comme d’habitude dans notre salle de vente, elle se fera préférablement sur rendez-vous pour éviter la proximité entre les personnes présentes. La vente aux enchères, elle, aura lieu en plein air, dans le jardin de la villa Louis Eid qui se trouve face à notre salle de vente, et ceci est une première au Liban. Elle nécessitera une logistique particulière, et aura surtout l’avantage de permettre au public de ne pas être confiné en intérieur.
Quels ont été les répercussions du confinement mondial sur le marché de l’Art en général et au Liban en particulier?
Au niveau mondial, le confinement n’a pas eu de répercussions majeures dans la mesure où les maisons de ventes aux enchères internationales ont adapté leur offre et ont poussé leurs ventes aux enchères Online. Les chiffres publiés montrent qu’elles ont d’ailleurs vu leur nombre d’acheteurs croître sensiblement. Au niveau local, venant se greffer à notre crise économique, le confinement n’a pas non plus ralenti le marché de l’Art et la demande est restée constante voire croissante, surtout pour les artistes ayant une cote bien établie.
Est-ce que les ventes aux enchères internationales ont repris?
Les ventes aux enchères internationales ont repris mais avec certaines restrictions, dues aux précautions sanitaires en vigueur. Par exemple, Sotheby’s, dans sa vente du 28 juillet à Londres intitulée « From Rembrandt to Richter » limite la présence du public à un certain nombre de personnes qui doivent avoir réservé leur place à l’avance. La visite publique se fait aussi sur rendez-vous.
Avec la crise financière au Liban, on dit que l’investissement dans l'art a bondi. Est-ce une vraie info?
En général, l'achat d'une œuvre d'art est essentiellement guidé par le plaisir d'acquérir et de posséder une œuvre. Mais il est vrai que les œuvres d'art deviennent une valeur refuge en temps de crise économique. Ainsi, depuis le début de la crise économique et financière au Liban, nous sommes passés du scénario où la majorité des personnes qui achètent de l'art sont des passionnés tandis que la minorité des acheteurs sont des investisseurs, au scénario inverse où la majorité des acheteurs sont des investisseurs et seulement une minorité des passionnés. Vu la méfiance des déposants vis-à-vis du secteur bancaire, l’Art devient encore plus une valeur sûre et séduisante, ce qui a naturellement fait exploser la demande en ce domaine.
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