Comment est né ce projet artistique et en quoi consiste-t-il exactement ?
Il est né de l’amitié de trois femmes et j’en ai été le trait d’union. Tout d’abord Alice Nasr, qui mène de nombreuses actions humanitaires dans le cadre du Lions club de Jezzine, en faveur des femmes et des enfants en milieu rural. Ensuite Jeanine Panteix peintre française, fondatrice de l’association kids and artists qui récolte des fonds pour des enfants dans des pays « problématiques » (dont hélas le Liban fait maintenant partie). Je les ai présentées, elles se sont très bien entendues et ont développé l’idée est de proposer aux enfants des trois écoles choisies, de dessiner, comme une sorte d’affranchissement, et puis de voir leur œuvre évoluer.
De quelle façon ?
Chaque enfant fait un dessin d’après un thème qu’Alice, Jeanine et moi lui donnons et il le signe de son prénom. Nous en avons récolté 140 dans trois écoles publiques à travers le Liban (deux à Jezzine et une à Beyrouth). Nous sommes arrivées avec tout le matériel de dessin. La crise économique est si profonde, que les enfants ne disposent d’absolument rien. Nous avons ramené ces dessins en France et là, nous les avons confiés à de « vrais » peintres qui, en reprenant chaque dessin, en a fait une véritable œuvre d’art afin de pouvoir les exposer et les vendre au profit des enfants.
L’idée étant d’offrir un projet à ces enfants plutôt que de leur faire l’aumône?
Exactement, plutôt que d’arriver avec des cadeaux, leur apprendre quelque chose qui va les valoriser et renforcer leur estime d’eux-mêmes. Vous savez, ils viennent de milieux très défavorisés et personne ne s’est jamais vraiment intéressé à eux. D’ailleurs l’accueil qu’ils nous ont fait était extrêmement émouvant et ils ont vraiment joué le jeu. Au bout de compte, grâce au catalogue de l’exposition, chaque enfant verra ce qu’est devenu son dessin.
Les œuvres vont donc être vendues aux enchères le samedi 27 novembre ?
Oui et je tiens à préciser que les peintres français qui ont retravaillé les dessins ainsi que le commissaire-priseur qui mène la vente ont offert leurs prestations pour le Liban. Un élan extrêmement touchant.
L’expérience va-t-elle être réitérée ?
Absolument. Nous allons essayer de toucher un maximum d’écoles. Les besoins sont si grands. Certaines n’ont pas de chauffage, ou d’eau potable…
Pourquoi l’exposition se déroule-t-elle à Compiègne ?
Car c’est une ville qui est jumelée avec Jezzine ! Le maire de Compiègne a proposé que l’exposition se déroule à Saint-Pierre des Minimes, un lieu historique d’une beauté extraordinaire. Toutes ces bonnes volontés qui se sont conjuguées pour construire un projet cohérent ont pour point de départ l’amitié de trois femmes et la passion pour le Liban.
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