Dans les années 1960, le Sud du Liban comptait une douzaine de cinémas. Même durant les premières années de guerre, le public continuait d’affluer vers les salles de spectacle, en quête de divertissement. Mais quand Israël envahit le pays, en 1982, il occupe les cinémas al Hamra et Rivoli, principaux théâtres de la ville de Tyr. Petit à petit, les salles sont contraintes de fermer, et plus aucune ne subsiste dans le Sud.
Lorsque Kassem Istanbouli, déjà reconnu pour ses spectacles, crée sa troupe en 2008, puis l’association Tiro en 2014, il entend mettre en lumière un théâtre social, inclusif et novateur. Accompagné d’une équipe de volontaires qui croient comme lui en la fonction fédératrice de l’art, il entreprend la rénovation des cinémas al Hamra et Rivoli, ainsi que du Cinéma Stars à Nabatiyeh, qu’il transforme en espaces culturels indépendants et pluridisciplinaires. L’objectif est de faciliter l’accès la culture aux populations du Sud du pays et, à terme, de normaliser l’existence d’une activité culturelle en dehors de Beyrouth. A l’image de son art, Kassem Istanbouli se bat pour une culture populaire, décentralisée et militante. Pour cela, il conçoit des spectacles itinérants, organise des ateliers pour enfants, ouvre ses théâtres aux réalisateurs qui cherchent à projeter leurs films, et offre tous ces services gratuitement. Exempt de toute emprise politique ou religieuse, Kassem Istanbouli se lance dans l’organisation de festivals de théâtre, de court-métrage ou encore de musique, destinés à faire de la ville de Tyr une destination privilégiée pour les artistes émergents, les acteurs du secteur et les amoureux de la culture. Soutenir la création artistique nationale, susciter l’engouement des jeunes générations pour la culture et encourager les échanges internationaux, voici les aspirations d’un homme pour qui l’art est un droit fondamental.
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