Vous avez créé votre entreprise en 2017. Comment a-t-elle évolué depuis ?
Nous avons créé WATA en 2017. Cela nous a pris deux ans à commercialiser notre premier mélange à base de cidre (WATA Original), en juillet 2019. Depuis, ça n’a pas été un long fleuve tranquille, compte tenu du déploiement de la crise au Liban, qui a commencé en octobre 2019. Malgré tout, notre production et notre entreprise ont continué de s’accroître. On a commencé à produire 7000 bouteilles en 2017. En presque trois ans, notre production a augmenté jusqu’à atteindre 40 000 bouteilles (soit six fois le volume avec lequel on avait commencé). Nous avons aussi diversifié notre offre : nous proposons actuellement quatre blends sur le marché, afin de proposer une variété de saveurs à nos consommateurs. Il y a le Original (330ml, 4,5% fruité), le Sec (330ml, 5,5%), le Brut (sec affiné, 750ml, 6,5%) et le Doux (doux affiné, 750ml, 4,5%). Nous sommes actuellement en train de développer une cinquième bouteille, notre premier cidre rosé ! Un magnifique mariage entre nos pommes granny et la mûre douce de nos vergers.
WATA est également la première compagnie de cidres libanais à être citée dans les guides internationaux de cidres et par des sommeliers internationalement reconnus. On peut dire que, pour la première fois, le Liban a joint la communauté internationale du cidre (#1 Le Cidre – Voyage au coeur de l’effervescence cidricole)
Est-ce que les libanais se sont habitués à boire du cidre ?
Un de nos plus gros challenges jusqu’à aujourd’hui est d’introduire le cidre sur les tables des Libanais, comme une nouvelle expérience ! Les Libanais ne sont pas habitués à boire du cidre, seulement une petite minorité est familier du cidre traditionnel (comme le cidre breton ou le cidre bouché). Nous avons beaucoup travaillé sur l’éducation liée à la consommation de cidre : comment accorder le cidre avec les mets, faire de la mixologie avec du cidre, comment l’adopter dans sa vie de tous les jours, etc. Nous pouvons désormais dire que nous avons joué un rôle majeur dans l’établissement du cidre comme une tendance libanaise. Certaines personnes en ont fait une habitude, mais il y a toujours beaucoup à faire à ce niveau, notamment former les experts du secteur (dans les restaurants, les bars, les revendeurs, etc.) à cette compétence et à ce savoir. Toutefois, cela a été une tâche très excitante et nous parvenons à développer de très beaux partenariats avec des gens désireux de poursuivre cet objectif.
Au niveau agricole, quels sont les défis pour les producteurs de pommes ?
Il y a beaucoup de challenges : le soutien insuffisant de la part du gouvernement et les subventions qui en découlent ; les infrastructures et les problèmes relatifs aux énergies (le prix de l’essence, du mazout, de l’eau, etc.) ; les prix exorbitants des pesticides (qui sont désormais payés au taux du marché noir) ; le déclin des exportations sur le marché qui continue à entraîner un surplus de pommes ; et la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Tous ces défis ont laissé une majorité de producteurs avec des leviers de négociation très faibles et pas d’autre choix que de vendre leurs caisses de pommes à des prix insignifiants. Certains reconsidèrent sérieusement la tenue de leurs vergers pour la saison prochaine...
Avez-vous ouvert des marchés à l’international ?
Nous travaillons actuellement sur l’exportation de nos produits et avons des voies prometteuses. Nous espérons que, d’ici janvier 2022, WATA aura traversé les frontières.
Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?
Que nous arrivions à atteindre la réalisation de notre vision : se développer afin de supporter plus de fermiers, valoriser nos pommes libanaises et notre terroir, créer des emplois dans les communautés rurales, continuer d’innover avec des marques de cidre de qualité et inscrire WATA et le Liban sur la carte internationale des producteurs de cidre.
Lire aussi notre article WATA CIDRE, UN CIDRE LIBANAIS DE QUALITÉ
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