Premier mouvement
Quelques heures au pays, quelques autres sur les routes, d’autres à converser avec les gens. Pas d’infos, pas d’intox, juste à l’écoute du pouls de cette terre qui, entre belle température et brises fraîches, retient son souffle.
Ce qui frappe c’est le calme des Libanais. Pas de joute verbale. Ils ont pris leur décision, sont blasés ou ne veulent plus s’emporter. Ils attendent, comme on les y a habitués depuis deux ans et demi déjà. Plus préoccupés par le prix de l’essence que par l’impact des élections : « Tu penses que je vais débourser un demi-million de livres pour aller voter encore pour eux ? » Ils ont des sanglots dans la voix : « Nous sommes tous devenus pauvres. Nous sommes aujourd’hui un peuple de pauvres. Nous étions riches, mais nous ne le savions pas. Ils nous ont ruinés et il y en a encore qui veulent les ramener, qui les excusent… Qu’attendre encore ? » Ils se connaissent les uns les autres et ne se font plus confiance « Inutile, cela ne sert à rien, ils ne changeront pas d’avis ».
Désolant et triste.
Et c’est sans « voir » le pire ! Les slogans, les pancartes, les couleurs, les portraits. Entre les super-supra-méga égo qui se contentent de leur prénom sous leur photo, sans même mentionner leur nom de famille… On est tous son pote quoi… Entre ces mégalo et les photos de groupe, cravate pour les uns et cheveux en cascades pour les préposées aux sièges que certaines imaginent une énième partie de séduction… il y a toutes les poses, les looks, les regards, les bras croisés confiants et la panoplie de ceux qui auraient pu se regrouper pour nous annoncer un seul et unique plan d’action… Mais bon, il n’est pas donné à tous d’avoir pour seul programme électoral le : patronyme familial.
Désopilant et malheureux.
En revanche, peut-être étonnant vu les discours défaitistes, à part quelques enragés pour leurs partis, ils sont tous « contre ». Pas vraiment convaincus par le panel offert : « On va les essayer, on va voir ce que ça donne »; ils vont se fermer les yeux et foncer : « De toutes façons, il n’y a pas pire que ceux en place ». Déçus certes par le rocambolesque de la manœuvre : « Ils ont torpillé les élections, mais nous voterons quand même contre eux »; certains étudient les tactiques pour déjouer les attentes de ceux qui les « tiennent » par un poste ou une promesse… En un mot, ils vont se jeter à l’eau pour en finir. Ils n’attendent pas nécessairement les résultats… Ce spleen terrible qui revient… mais ils iront voter contre, c’est sûr.
N'est-ce pas Molière qui faisait déclarer à Oronte à l’intention de sa belle Phillis : « On désespère, alors qu’on espère toujours » ? Il y a même un proverbe qui l’affirme « Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ».
Rappelez-vous en, chers arcboutés sur votre tranche de gâteau pourrie !
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