Le jour s’est enfin levé.
Les nuits de Beyrouth sont plus longues que ses journées.
On se réveille 10 fois pour regarder la télé...
On attend incessamment la dernière catastrophe qui va arriver ; celle qui va être encore plus redoutable que toutes les autres.
La psychose de la guerre est une véritable addiction; on garde la télé allumée jour et nuit.
On s’endort, sur la berceuse d’une journaliste casquée d’Al Jazeera, et on se réveille sur les analyses insipides d’un général à la retraite, devenu expert en guerre technologique.
Dans les salons, on fait en boucle le point sur la situation.
On parle de la précision des frappes d’Israël et de sa technologie de pointe. Une précision à quelques centaines de mètres près. C’est-à-dire que lorsqu’ils visent une cible, ils descendent avec elle, tous les immeubles autour.
A quelques immeubles près…
Mais il faut avouer, comme le disent si bien, les porte-parole de l'armée israélienne, que les bombardements sont conduits d’une manière civilisée;
On annonce la frappe d’abord.
On prévient.
Un soldat parlant l'arabe tout comme nous, conseille en gesticulant aux gens d’évacuer leurs maisons si elles se trouvent proche de la prochaine cible.
Les gens sont donc avertis !
Très simplement, la seule chose qui leur reste à faire c’est de quitter la maison, leur vie et leurs albums photos dans les 15 minutes qui suivent l’annonce.
15 minutes plus tard, les formidables F15, F16 ou F35, selon leur disponibilité , bravent le ciel en lâchant vaillamment et avec cette haute précision technologique, leurs joujoux.
On largue par exemple 73 tonnes de bombes en un seul raid.
C’est-à-dire pour vous donner une idée, 73 fois la charge qui a explosé notre regretté Hariri.
Celle-ci ne pesait qu’une seule tonne.
Mais on se console en apprenant que le président Biden a dit qu’il 'pourrait y avoir une possibilité de cessez-le-feu'. Chic alors ! Tous nos espoirs sont là, chez un president sénile, qui oublie le début de sa phrase avant de la terminer.
Et Monsieur Netanyahu lance, outré, à monsieur Macron qu’il devrait avoir honte d’arrêter les livraisons d'armes à son pays.
Vraiment, quel effronté ce Macron, comment peut-on avoir des idées pareilles ?
Le matin est finalement arrivé.
Heureusement ! Car les matins sont toujours calmes, on ne sait pas par quel miracle.
Le stress s’est miraculeusement arrêté.
C'est la trêve ! du stress... Le repos du guerrier.
Sur les trottoirs, les femmes assises par terre parlent de leurs malheurs tout en proclamant: ‘Fidassayyed’ !
On ne sait plus s’il faut s’énerver, rire ou pleurer.
Et c’est inouï, car on ressent ces 3 sentiments simultanément.
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