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Camille Tarazi, architecte, 5ème génération de la Maison Tarazi et auteur du livre « Vitrine de l’Orient » publié en 2015 aux éditions de la Revue Phénicienne. 

 

Quel regard portez-vous sur le centenaire du Liban ? 

Le Liban est mentionné à plusieurs reprises dans la Bible avec ses cèdres millénaires. Son nom n’a pas changé même si ses frontières terrestres ont été délimitées il y a 100 ans. Quand on parle du centenaire du Liban, je pense plus à la porte monumentale de la Résidence des pins observant la déclaration du grand Liban prononcée par le général Gouraud. Commanditée par Alfred Sursock, cette porte est l’œuvre de la famille Tarazi depuis plusieurs générations. Réalisée en 1916, par mon arrière grand-oncle, démontée en 1985 par mon grand-père puis restaurée et remise en place par mon père en 1997, cette porte a été témoin de toutes les époques de la vie du grand Liban centenaire 

 

Comment avez-vous vécu la catastrophe du 4 août ?

À 900 mètres d’altitude, j’ai senti les vibrations et le souffle de la 2e déflagration comme si c’était à côté de chez moi. Le temps s’est brusquement arrêté.  

On oublie ses propres dégâts et ses propres miracles pour penser aux victimes et pour panser leurs meurtrissures et blessures. Cette catastrophe innommable a violé la vie des citoyens déjà meurtris économiquement. Elle a violé leurs demeures, leur lieu de travail, mêmes les morts n’ont pas eu de répit avec leurs caveaux profanés par le souffle. Le patrimoine a été lacéré, éventré, martyrisé et balayé en quelques secondes malgré leur résistance à toutes les guerres et pelleteuses voraces.

 

Considérez-vous que le Liban peut devenir une véritable nation ? 

Le Liban a toujours été un carrefour de civilisations d’où sa force et sa faiblesse. Actuellement, c’est plutôt un condensé d’inter-nations qu’une nation. 

 

Le Liban est-il votre patrie définitive ?

Depuis ma naissance j’ai toujours considéré que j’ai deux patries. Celle qui m’a vu naître et celle qui m’a reçu à bras ouverts lors de notre fuite durant la guerre civile. 

Le Liban est toujours en gestation entre espoir et désespoir. C’est une patrie qui n’a pas su mûrir encore. 

 

En ces jours historiques, quelle serait votre propre « Déclaration pour le Liban » ?

 Je souhaite que le libanais puisse apprendre à être patriote et puisse être sincèrement attaché au Liban en tant que Pays et Nation, sans mettre en avant son appartenance religieuse ou sociale.

J’espère que le Liban puisse vivre sa vraie indépendance le plus tôt possible afin d’être un Liban Grand. 

 

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