Vous venez d’ouvrir une nouvelle galerie, Mission Art, quel en est le concept ?
Nos expositions seront ponctuelles, sans être nombreuses, et viseront pour un certain nombre à remettre en avant les artistes d’avant-guerre qui ont été éclipsés par la génération arrivée après la fin du conflit.
Nous nous adressons à tous les amateurs d’art. Le soir de notre vernissage pour l’exposition de Nada Matta, sont venus à la galerie des collectionneurs avérés, mais aussi des jeunes couples, et des étudiants. Il y a une jeune génération qui cherche également à collectionner l’art, et nous voulons partager notre passion avec un large public.
Comment vous est venue l’idée de monter cette galerie ?
Nous avions chacun nos propres projets dans le domaine de l’art : Giath gérait la Art House à Damas, tandis que je menais mes propres projets, comme celui de faire des études d’art. Mission Art s’est alors présentée comme le résultat conjoint de nos expériences respectives.
La situation économique du pays affecte-elle l’état des arts au Liban ?
Toufic :
Giath est dans le métier depuis les années 1980, ce qui signifie qu’il a connu des époques où exercer sa passion pouvait être difficile. Il ne s’est pour autant jamais arrêté de collectionner. Alors, monter une galerie d’art dans un contexte économique qui pourrait être défavorable n’est pas quelque chose d’inédit pour mon collaborateur.
Mission Art s’est faite spontanément, et sans considération d’ordre économique. Et malgré les problématiques présentes dans notre société, l’art se porte bien au Liban, grâce notamment à une scène artistique underground forte.
Giath :
Nous travaillons dans l’art pour le plaisir. Nous nous épanouissons dans ce domaine, et je considère qu’un contexte économique ou social difficile n’a jamais pu empêcher l’art d’exister. L’art ne meurt jamais.
Votre soirée d’inauguration a semble-t-il eu du succès ! Quelles sont vos aspirations pour le futur de Mission Art ?
A l’avenir, nous aimerions beaucoup sortir l’art de Beyrouth. Qu’il ne soit pas centralisé dans la capitale. On a envie d’aller à Saida, à Tyr, à Tripoli.
L’idée est d’exposer le plus possible les gens à l’art, qu’ils n’aient pas à se déplacer systématiquement, par exemple de Tripoli, pour aller voir une exposition. Peut-être monterons-nous une exposition itinérante, collective et à thème, nous verrons.
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