Comment a débuté votre parcours ?
J’ai commencé la photographie à l’âge de 11 ans, tout en suivant mon cursus scolaire, et rapidement, mes photos intéressent les agences de presse. A l’âge de 18 ans, je commence à me faire de l’argent de poche avec mes photos en couvrant l’actualité en France. Il est vrai que je baignais très jeune dans cette atmosphère, mon père étant lui-même un grand photographe de presse.
Vous décidez alors de poursuivre quand même vos études ?
Oui je m’inscris en faculté d’Histoire mais nous sommes en 2011 et alors que je dois passer mes examens, la révolution tunisienne commence et je décide d’y aller. C’est ma première commande pour le quotidien Libération. La révolution se déclenche alors en Egypte et je pars retrouver mon père au Caire. Inutile de vous dire que l’année universitaire est gravement compromise ! Je comprends que je ne suis pas fait pour rester enfermé dans une bibliothèque et en 2012 je commence à me professionnaliser.
Vous commencez donc à tourner dans différentes régions du monde ?
Oui notamment dans les Balkans, en Ukraine, en Crimée, dans le Donbass etc. J’avais décidé (nous sommes en 2014), de prendre mes distances avec le Moyen-Orient et de me focaliser sur l’Europe de l’Est.
En 2015 vous découvrez l’Arménie ?
A l’occasion du centenaire du génocide arménien, ce qui m’amène à m’intéresser également à la question du Haut Karabakh et en 2017 je suis lelauréat du Prix Rémi Ochlik du jeune reporter de la ville de Perpignan à Visa pour l’image. Puis je sors un ouvrage sur l’Ukraine.
Vous revenez au Moyen-Orient par le biais du Liban ?
En octobre 2019 nous débarquons en famille pour célébrer les 60 ans de ma mère. La Thawra bat son plein. Je découvre le pays où souffle un vent d’espoir et je décide d’y rester un mois. Cela me donne l’envie de faire un travail sur le cèdre. Son histoire, son origine depuis la petite graine jusqu’aux forêts de Becharré, sa problématique écologique aussi. C’était une forme de réconciliation avec le Moyen-Orient que j’avais abandonné depuis 2011. En août 2020, alors que j’avais prévu de prendre des vacances en France, a lieu la terrible explosion de Beyrouth. Je change tous mes plans et arrive à Beyrouth le 7 août où je fais des photos pour Libération, Paris-Match, The Globe and Mail etc.
En octobre 2020 vous êtes grièvement blessé au Haut-Karabakh ?
J’y suis envoyé par le quotidien Le Monde et, avec mon collègue nous sommes blessés par des missiles grad. Je suis alors évacué vers Paris où je passe trois semaines à l’hôpital et où je me remets après plusieurs semaines de rééducation.
Et vous voilà de retour au Liban ?
Oui ! Je travaille sur une commande pour le Journal le Monde. Et sur un projet au long cours, comme je les aime. Je me dirige plutôt vers une approche documentaire, ce qui me permet d’approfondir un sujet et de jouir d’une liberté esthétique dans ma façon d’aborder les choses. D’ailleurs je sors bientôt un deuxième ouvrage sur l’Ukraine.
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