Samer Halwany, un photographe amoureux des profondeurs
12/12/2022|Maureen Dufournet
« J’ai commencé à faire de la plongée en 2006 et de la photographie en 2010, mais ce n’est qu’en 2016 que j’ai décidé de mélanger ces deux passions. Je plongeais depuis quelques années et je voyais toute la beauté des fonds marins, les belles créatures qui existent, la sérénité, le vaste monde sous-marin. Cet univers est vraiment attirant et je voulais avoir des souvenirs de ce que je vivais dans les profondeurs, je souhaitais immortaliser ces moments par des clichés et des vidéos. Aujourd’hui, je veux aussi pouvoir les exposer et les partager afin que les personnes puissent voir toute la beauté de ce monde »
Samer Halwany n’est pas seulement photographe de paysage, derrière chacun de ses clichés, c’est un message fort qu’il veut faire passer. Il veut que la population se rende compte de ce qu’il se passe sous leurs yeux, qu’elle voit toute la beauté qui existe et qu’elle risque d’anéantir. Au Liban, le contraste existant entre la vie sous-marine et la vie sur terre est vraiment importante. Lorsque nous nous promenons sur la corniche, il suffit de se pencher en direction de la mer pour voir un amas de bouteilles en plastique et de déchets divers. Mais ce que déplore davantage Samer, c’est la mentalité des individus : ils mangent, ils jettent, ils mangent, ils jettent… La mer ce n’est pas une poubelle, c’est une source de richesse qu’il est primordial de préserver. Le Liban doit redonner une place à la mer dans sa culture comme une source de beauté et d’activités ludiques.
La mer a tellement à offrir, c’est un endroit de paix totale, être loin de la cité, loin de l’urbanisme, de la ville, des voitures, des problèmes, c’est une véritable source pour recharger ses batteries. Samer nous explique que les soixante minutes passées sous l’eau lui permettent de méditer et d’être relaxé : « L’eau pour moi, c’est mon yoga, en tant que Libanais nous en avons tous besoin, nous avons besoin d’un temps sans entendre la ville, un besoin nécessaire à tous les niveaux : la santé, la sérénité, les réseaux sociaux, le travail… Plonger, c’est réellement se reconnecter avec ce qui est autour de soi, c’est s’éloigner du côté superficiel de la vie et se retrouver avec soi-même, avec la nature et ce qui nous entoure ».
Au Liban, il est temps de commencer à changer les mentalités, car personne ne travaille concrètement sur la préservation des fonds marins, il y a des associations pour les oiseaux, pour la nature, pour la chasse, les animaux mais pas pour la mer. C’est un milieu vraiment méconnu, car les personnes ne savent pas ce qu’il s’y passe, pour la plupart d’entre eux, ils s’en servent comme une poubelle géante. Il faut faire quelque chose aujourd’hui, car la pollution augmente tous les jours, des actions ont déjà été menées, des clean up sur les côtes ont eu lieu, avec deux bateaux emplis de plastique. Il faut qu’il y ait une prise de conscience !
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