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Un peu d’amour pour s’évader du quotidien

06/09/2021

Lina Abiad, Metteur en scène

Que vous a apporté la préparation de cette pièce dans le contexte actuel ?

Comme nous avons commencé à répéter pendant le confinement, sur zoom, ces répétitions relevaient du défi face à la mort qui rôdait. Ce moment de création était un acte de foi dans la vie, un pied de nez aux chiffres affolant qui s’élevaient de jour en jour.  Ce moment de lecture, de créativité, de jeu, de légèreté et de rire me permettait de m’ancrer dans la vie et de ne pas sombrer dans la lassitude et l’angoisse. 

Aujourd’hui, on répète dans une ville qui va à la dérive, dans un pays qui coule. En ce qui me concerne, je fais mon métier. Tout simplement. Comme un boulanger artisan consciencieux. Et je me dis qui si tout un chacun travaillait comme nous le faisons, avec passion, honnêtement avec pour seule règle la réussite de notre travail collectif et non pas le succès individuel, ce pays ne serait pas au bord gouffre. Toute la différence entre les bouffons et les loups !

 

Qu’est-ce que l’amour pour vous ?

En écoutant cette pièce, j’ai découvert que l’amour c’est peut- être une histoire de courage, de force et de foi : il faut avoir le courage d’assumer une histoire d’amour, il faut avoir la force de la vivre, et y croire pour que ça marche. 

A l’université, je suis souvent dans la confidence des jeunes gens : ils tombent amoureux et parfois ils ont peur ! Peur du qu’en dira-t-on, peur des parents, peur de leur choix.  

Mais je pense aussi, que les jeunes gens tombent souvent amoureux parce ce que justement ils ont le courage et l’audace de leur vingt ans.

 

 

Josyane Boulos, actrice et productrice

Que vous a apporté la préparation de cette pièce dans le contexte actuel ?

Une bouffée d’oxygène d’abord ! Ensuite une envie folle de résister avec la culture contre l’obscurantisme rampant. Monter un spectacle dans les conditions actuelles est un vrai challenge. Un challenge qui me garde en vie et qui me donne une raison de sortir du lit tous les matins. Non seulement nous affrontons une crise économique sans précédent, en plus du Covid et de son Delta, mais aussi un exode du public francophone, déjà assez maigre auparavant. J’ai comme l’impression que nous serons l’une des dernières pièces jouées en français au Liban. C’est une des raisons qui fait que je me donne à fond dans ce projet, entourée d’une équipe formidable, dévouée au théâtre. Et puis créer en temps de crise est une véritable échappatoire. Quand nous entrons en répétition pour 3 ou 4 heures, nous oublions complètement ce monde compliqué qui nous entoure. Mieux que tous les Xanax, Lexo et cie ! J’espère que le public du Monnot, pourra aussi s’échapper du marasme actuel pendant ces 80 minutes que dure Love Letters. 

 

Qu’est-ce que l’amour pour vous ?

What is love?
Baby, don't hurt me
Don't hurt me, no more… 

 

L’amour amoureux est certainement une source de souffrance… Parfois je me dis comme j’aimerais être amoureuse, d’autres fois je remercie mon destin que je ne le sois pas…ou plus ! Je l’ai été très souvent et comme je suis très – un peu trop- entière, cela ne finissait jamais bien ! La preuve je suis célibataire et très convaincue par la liberté que cela me procure. 

Heureusement, je suis une passionnée du théâtre et sur scène je peux me donner à cœur joie dans des rôles d’amoureuse comme Mélissa, une romantique puissance 4 qui essaye par tous les moyens de se rapprocher d’Andy ! Réussira-t-elle ? Venez voir ! 

 

D’un autre côté, j’ai la chance inouïe d’avoir une famille formidable et des amis sincères que j’adore et qui me le rendent bien !

 

 

Nadim Chammas, acteur 

Que vous a apporté la préparation de cette pièce dans le contexte actuel ?

Nous avons eu deux phases de travail. Pendant le confinement, nous nous retrouvions par Zoom. « Love Letters » était alors pour moi une fenêtre ouverte sur le monde « d’après » la pandémie. Cela me rassurait. Je me disais qu’un jour, tout reprendrait « comme avant ». C’était sans compter sur la terrible dégradation de la situation au Liban qui nous a rattrapé. Pendant ces derniers mois, la préparation de la pièce est devenue pour moi un exercice presque vital. J’ai malheureusement compris, qu’après tous les malheurs du Liban, la vie d’avant ne reprendrait pas - en tout cas pas de sitôt. Voir Josyane et Lina, réfléchir avec elles sur les personnages de Andy et Melissa, tout cela me procurait un immense plaisir. J’avais la sensation d’être dans une bulle, imperméable aux malheurs d’autour, bulle illusoire où n’entrerait que le positif. Nous espérons pouvoir reproduire cette sensation et redonner le même plaisir aux spectateurs.

 

Qu’est-ce que l’amour pour vous ?

Impossible de répondre à cette question, c’est une interrogation continue et Andy (le personnage que j’interprète) le sait bien… Ce dont je suis sûr, par contre, c’est qu’« il n’y a qu’un bonheur dans la vie, c’est d’aimer et d’être aimé » (George Sand).

 

Pour en savoir plus, cliquez ici

 

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