L’équipe de l’Agenda Culturel a le plaisir de vous présenter sa dernière publication, qui consiste en une série d’articles sur le thème suivant: “Une chronologie de la séduction dans les Arts”. L'étude de la séduction dans l'histoire de l'art revêt un intérêt significatif pour de multiples raisons. En effet, la séduction est un thème récurrent et puissant qui traverse les époques et les cultures, et elle offre une perspective unique sur les relations humaines, les dynamiques de pouvoir et les notions de beauté et d'attraction. Cette chronique, écrite à quatre mains sur la dernière année, est le fruit d’une collaboration étroite, entre Sébastien Hubier et Léa Samara, ex-tandem professeur-étudiante.

Sébastien est agrégé des Lettres Modernes, écrivain, chercheur et professeur, notamment à Sciences Po Paris et à l’URCA (Reims) en littérature comparée, théorie des fictions, histoire des représentations (en particulier filmiques) et anthropologie culturelle. Il a immédiatement accepté de participer à ce projet académique sur lequel peu d’encre a déjà coulé, à savoir une chronologie de la séduction dans les Arts, avec un focus oriental, réalisé par un média francophone certes, mais avant tout libanais. Entre Paris et Beyrouth, Sébastien a su transmettre – et adapter ! – sa connaissance fine de l’histoire des arts et de la pop culture contemporaine dans le cadre de cette série d’articles.

“Comme voilà plusieurs années que je dispense des cours et organise des séminaires sur les figurations dans les arts – arts savants (peinture moderne, littérature contemporaine) mais aussi arts de masse (cinéma, télévision, jeux vidéos) – de la beauté, du charme, de la galanterie, du glamour et du désir, à l'université de Reims et au campus euro-américain de Sciences Po, et comme mes recherches m'ont amené à écrire plusieurs ouvrages sur la question (L'Érotisme à l'âge bourgeois, Pinup Girls, playmates et bimbos, Pornologie, Fictions excitantes), c'est avec un grand enthousiasme que j'ai accepté, lorsqu'elle m'a présenté son beau projet, de travailler avec Léa sur les représentations culturelles de la séduction au fil de l'Histoire. C'est un domaine extraordinairement vaste qui, dans les faits, en recouvre quantité d'autres, essentiels pour comprendre notre monde d'aujourd'hui en matière, notamment, de rapports de genres, de communautés, de classes et de générations”.

Léa, qui fait partie de l'équipe de l’Agenda Culturel depuis plus d’un an et demi, a quant à elle fait des études de sciences politiques et de philosophie à Sciences Po Paris, où elle a rencontré Sébastien dans le cadre d’un séminaire en 2020. Elle poursuit actuellement un master en Affaires Publiques – spécialité Culture à Sciences Po Paris également, en parallèle de son travail en freelance entre Paris et Beyrouth. Passionnée par les thématiques du genre, de l’androgynie, et des tabous liés à la sexualité, notamment dans le monde arabe, la séduction est un prisme d’étude privilégié pour Léa, qui a décidé de se lancer dans ce projet de chronologie en recontactant son professeur.

“L'art est un moyen d'explorer et de comprendre l'expérience humaine. La séduction est une partie intégrante de cette expérience, qu'il s'agisse de séduire ou d'être séduit. Les idéaux de séduction et d'attraction physique varient d'une époque à l'autre, reflétant les valeurs culturelles et les notions de désir esthétique propres à chaque société, et permettant alors d'observer comment les normes de beauté ont évolué au fil du temps. Plus encore, la séduction est souvent associée à des dynamiques de pouvoir complexes, ce qui est particulièrement pertinent dans une perspective d’étude coloniale et post-coloniale, marquantes dans l’Histoire du Liban et de la majorité des pays de la région MENA. Travailler sur la séduction dans l'histoire de l'art, c’est aussi analyser comment les artistes ont représenté ces rapports de pouvoir, que ce soit dans des contextes érotiques, politiques ou sociaux. Cela peut mettre en lumière les inégalités de genre, les jeux de séduction au sein des élites ou encore les tensions entre séduction, divertissement, rapt, ou encore manipulation. En somme, la séduction offre une fenêtre fascinante sur les relations entre les individus, les représentations de la beauté et les mécanismes de pouvoir – en Europe aussi bien que dans un Orient saïdien.”

La série est composée de sept épisodes chronologiques

Épisode 1: Antiquité

- Titre : Séductions et sexualités antiques

- Focus : Cléopâtre en Histoire des Arts, et dans quelles mesures la période de la Décadence a réinterprété la figure de Cléopâtre 

Épisode 2: Moyen Âge

- Titre : Interminable et singulier Moyen Âge 

- Focus : L’influence de la poésie arabo-andalouse sur la lyrique des troubadours en Europe

Épisode 3: Le Baroque 

- Titre : Rapt et ravissement à l'époque baroque

- Focus : Analyse L’enlèvement des filles de Leucippe, Rubens

Épisode 4 : Les Lumières 

- Titre : Le libertinage des Lumières 

- Focus : Analyse Le Verrou, Fragonard 

Épisode 5 : Colonialisme et Romantisme 

- Titre : Romantisme colonial 

- Focus : Le harem sub-fantasmé dans la peinture orientaliste

Épisode 6 : Les années folles 

- Titre : De la flapper à la pin up 

- Focus : mode, photographies, réclames et publicités

Épisode 7 : Orientalisme et explosion du tourisme 

- Titre : Du Harem colonial au tourisme sexuel 

- Focus : Gauguin et les tahitiennes

Ces épisodes comportent chacuns:  

- Une “synthèse centrale”, rédigée par Sébastien, avec des références, des réflexions, des illustrations 

- Les “focus de Léa”, qui peuvent être aussi bien une fiche de lecture qu’une analyse de tableau, de poème, ou un petit article qui précise l’un des points de la synthèse

- Un lexique – parce que Sébastien est un grand intellectuel, et qu’il faut parfois le traduire tant il sait manier la langue de Molière ! 

- Un post “pour aller plus loin” avec quelques ouvrages et recommandations sur le sujet.

Vous l’aurez compris, ce duo passionné vous offre un voyage temporel entre romantisme et érotisme dans l’histoire des Arts. Ne ratez pas une occasion d’être… séduit !