C’est la question récurrente qui hante mes nuits et assombrit mes soirées télé-lecture.
Le rapport de l’ONU sur la biodiversité a enfoncé le clou. Un cri d’alarme définitif, irrévocable et incontournable : Nous tuons notre habitacle par nos comportements abusifs envers la nature. Toujours plus de viande, toujours plus de monoculture, toujours plus d’extraction outrancière des ressources marines… Nous nous acheminons à très grands pas vers une extinction des espèces que nous provoquons nous-même. Extinction des espèces, dont l’espèce humaine, pour ceux qui ne voient pas le lien… De quoi en perdre le sommeil.
Mais comment renverser la vapeur ? Une banale promenade longeant des kilomètres d’une seule sorte de plantation arrachée à la forêt et aux champs donne l’ampleur de la tâche, quasi impossible. Des photos d’infrastructures monstrueuses pour extirper du ventre de la terre de quoi nourrir nos voitures, camions, avions dans le but de flatter notre égo à l’infini, de transporter de la marchandise souvent inutile de l’autre bout du monde, ou de satisfaire des touristes acharnés qui, du même coup, endommagent, polluent et saccagent des espaces publics ou vierges (1,4 milliard de voyageurs en 2018). Comment arrêter l’hémorragie de l’envie, de la convoitise, de la concupiscence… Et sans que tout cela ne soit jamais reconnu ou nommé comme tel ?
De quoi me retourner sur mon oreiller jusqu’au lever du jour et de l’espoir que chaque matin offre avec lui. Sauf que…
Sauf que j’apprends aussi que les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine se détériorent. Trump a (sur) taxé les importations chinoises et l’Empire du milieu veut en faire autant. On crie au holà. Moi je crie Youppie ! Tant mieux ! Ces décisions font un pied de nez aux courbes, graphiques, chiffres, inflation, marges de crédits, spéculation, actions en bourse, indices de croissance, crédits et tous ces termes économiques que j’abhorre. Et tant pis pour la petite carte cadeau et le sac imprimé MUM pour la fête des mères « Made in China ».
Que chacun recommence à planter son jardin et réduisons nos achats de futilités qui polluent, terre, ciel et mer pour tenter, en vain, de nous satisfaire.
Peut-être aussi du même coup, retrouverons-nous le goût des choses et de notre travail comme le suggère l’anthropologue américain David Graeber dans son dernier essai : « Bullshit jobs » qui fustigent ces « emplois à la con » qui occupent les bureaux et les emplois. Autant de tâches inutiles, superficielles et vides de sens qui font dégoûter les gens d’aller travailler… surtout quand c’est pour augmenter la valeur ajoutée du fric des autres.
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