Ce relief en calcaire fut découvert en 1901, à Ain el Helwé, Saïda, dans un site archéologique qui a livré vingt-cinq sarcophages anthropoïdes en marbre datés de la période perse. Six sarcophages en calcaire datés de la période romaine y avaient été également mis au jour puisque cette nécropole était restée en usage durant les époques suivantes. Notre bas-relief fait partie de l’un d’entre eux. Aucune identification ou inscription ne nous permet de savoir à qui appartenait ce sarcophage. Par contre, le thème qui y est sculpté se rapporte au mythe bien connu d’Éros et Psyché. De forme quasi carrée, près de 70cm de côté, le relief porte la représentation de Psyché ailée qui est, dans la mythologie grecque, fille d’un roi qui deviendra déesse et l’épouse d’Eros.  

Assise de profil, Psyché apparait vêtue d’une longue tunique drapée, dans une attitude qui pourrait être qualifiée de nonchalante. La jambe droite est tendue tandis qu’elle pose une main et le coude sur son genou gauche replié. Son buste, tout comme son visage à l’expression mélancolique, nous font face. Sa longue chevelure tombe librement sur les épaules.  Psyché est dotée de deux ailes de papillon qui lui ont été attribuées, selon le mythe, lors de son union avec Éros. 

À l’époque classique, la représentation de Psyché est assez commune à Sidon, sur les sarcophages, les stèles ou encore sur des fresques peintes à l’entrée des tombes. Car elle est la personnification de l’âme humaine, qui a subi de terribles épreuves avant d’être réunie à Éros, l’Amour.

L’interprétation de Psyché qui est finalement purifiée et qui parvient à une autre vie plus sereine, est perçue comme l’allégorie de l’âme délivrée du corps. Ce qui explique sa présence dans l’art funéraire.

Anne-Marie Maïla Afeiche

Directrice générale

Conseil général des Musées