Initié et organisé par le Professeur émérite Daniel Schulthess de l’Université de Neuchâtel, spécialiste de l’Histoire de la philosophie, une session d’études en l’honneur du Professeur Jad Hatem vient de se tenir à l’Université Saint Joseph de Beyrouth. Sur deux journées, d’éminents spécialistes, ayant pour certains été les étudiants du Professeur Hatem, ont débattu de différents sujets touchant les recherches et les publications de ce grand philosophe. Le professeur émérite Daniel Schulthess revient sur les moments principaux de ce colloque ainsi que sur sa genèse.
Comment avez-vous rencontré Jad Hatem ?
Par suite de mon intérêt pour les philosophes médiévaux, j’avais décidé de me familiariser avec le monde arabe et d’apprendre au moins à lire et à écrire l’arabe classique. Je me suis établi à Beyrouth pour un semestre sabbatique en automne 2010. Je me suis rapproché de l’Université Saint-Joseph et de son Institut de philosophie. C’est là que Jad Hatem m’a accueilli avec beaucoup d’ouverture et de générosité. Depuis lors nous sommes restés dans des rapports d’amitié et de collaboration.
Il est assez peu courant au Liban que l’on célèbre un intellectuel, de son vivant, en l’honneur de son anniversaire de naissance. Comment a été accueillie cette idée ?
Je n’aborde pas la question à partir de généralités. Il y a un « esprit Jad Hatem » dont je ne connais aucune contrepartie dans le monde. Il combine une érudition littéraire et philosophique exceptionnelle, une acuité et une vivacité intellectuelles qui ne se compare qu’à celles des grands maîtres aux échecs avec leurs parties simultanées par centaines, un puissant intérêt pour la pensée religieuse et une facilité déconcertante à passer les murailles entre les cultures. Prise isolément, chacune de ces qualités est rare. Qu’elles puissent être réunies dans une seule personne, cela force l’admiration. Les 70 ans n’étaient qu’une belle occasion pour le dire haut et clair. Toutes les personnes sollicitées ont compris la valeur de cette occasion et un bon nombre ont apporté volontiers leur concours.
Comment ont été choisis les sujets et les intervenants ?
Vu la grande variété des écrits de Jad Hatem il fallait diversifier les approches. Nous nous sommes entendus avec Nicole Hatem et Charbel El-Amm pour détecter dans différents domaines les talents les plus aptes et les plus désireux de participer en commun à un hommage public. La préparation, très soigneuse, a duré de longs mois et a fait émerger d’excellentes participations.
Jad Hatem est en même temps poète et philosophe. Est-ce qu’à votre avis philosophie et poésie sont complémentaires ?
L’écriture philosophique et la poésie représentent des domaines de compétence distincts. Mais la part d’invention de la philosophie fait un usage vivant et significatif de la poésie. En ce sens ces compétences sont complémentaires.
Que souhaitez-vous à Jad Hatem alors que s’ouvre devant lui une nouvelle décennie ?
Je souhaite à Jad de donner à ses compétences d’éveil des formes toujours renouvelées et vivantes.
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