Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.
Joanna Raad, artiste multidisciplinaire. Vit à Beyrouth.
Comment allez-vous ?
Triste pour le massacre des innocents mais dans l’Esperance. Je reprends mes réflexions autour de ma vraie mission.
De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
Je prie beaucoup. Je fais partie d’un groupe de prière. Nous prions beaucoup pour le Liban. Je fais surtout des randonnées en plein nature. Le contact avec la nature pour moi est un moyen de survie et un médicament. J’enseigne en ligne ‘design for théâtre’ et ‘Theater history’ à l’AUB, le cinéma et la scénographie à l’USEK.
Je prends plaisir à donner de l’amour à mes étudiants, les encourager en ces temps difficiles. J’essaye de planter des graines dans leur personnalité.
Continuez-vous votre activité artistique ?
Je passe par une période où je ne suis pas vraiment inspirée. Durant toutes les guerres précédentes, je faisais plutôt ‘une formation réactionnelle’. Je profite donc pour reprendre le dessin académique, surtout que j’en ai besoin en tant que scénographe et pour les cours que je donne en design. Je ne me donne pas le titre de peintre, je suis une artiste multidisciplinaire. Scénographe, et plutôt ‘draughtswoman’. Ça fait plus de 10 ans que je travaille la peinture intuitivement et à partir de ma mémoire émotionnelle, et de l’imagination. Je amoureuse du pastel à l’huile. Je profite donc de ce blocage pour développer un aspect plus technique, plus réaliste. Je travaille surtout et de plus en plus sur papier, qui me permet beaucoup plus de liberté. Je commence explorer aussi des thèmes religieux pour rendre hommage au Créateur, moi petite créature. C’est le moment d’ailleurs, Noēl approche.
Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
Je suis dans l’Espérance. Je crois en une Re-naissance du Liban. Ce pays du cèdre a été cité une centaine de fois dans l’évangile, et donc dans la ‘parole’ de Dieu. Il ne s’effacera jamais. Et s’il est tellement persécuté c’est parce qu’il est extrêmement précieux.
Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs ?
Livres : D’abord La Bible ! parole de vie. ‘La source du myrthe’, d’Anna Rahal. Bandes dessinées et Histoires pour enfants illustrées pour renouer avec l’innocence.
Séries : Sissi l’impératrice avec Romy Schneider. Sinon je préfère les longs métrages aux séries :
Les grands classiques du cinéma.
Œuvres musicales : Ennio Morricone. Chopin. Hanz Zimmer, ‘au ciel du Liban’ de Roy Barbara, Aline Aoun, ‘Berceuse de Jocelin’.
Podcasts : Psycho spirituels, ceux de Dr. Rima Karam qui va sortir bientôt. J’ai eu la chance d’assister au tournage et de suivre ses séminaires.
Alberto Maalouf/témoignages.
Un dernier mot ?
La paix commence par soi. Puiser à la source du Seigneur.
Peut-être que dans cette ambiance de menace, il est temps de se ressaisir, d’essayer de devenir chef-d’œuvre que d’en produire. Penser plus au Créateur qu’aux créations.
Il faut mettre ses talents au service de l’Autre.
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