Je l’avais rencontrée il y a un peu plus d’un an sur un grouillant plateau de tournage. Entre micros, caméras et meubles qu’on déplace, l’agitation était grande, mais la gaité aussi. Dans cette grande jolie maison, entourée d’arbres et de verdure, comme il y en a tant à Montréal, ce sont des familles qui se disputent, se réconcilient, éclatent de rire, comme dans la vraie vie.  Une vie où des gens différents se côtoient, se tolèrent et doivent finalement composer les uns avec les autres.

Maryanne Zéhil était le maître d’œuvre de cette joyeuse équipée. Auteure, scénariste, productrice et réalisatrice, celle qui préside aux Productions Mia était partout. Pas une minute de relâche pour la jeune libano-canadienne qui vient de sortir son 4ème long métrage. 

Son nom n’est pas inconnu du public libanais. Pendant longtemps c’est elle qui se chargeait des reportages de l’émission très prisée à la LBC, « El chater yehkeh ». Le programme était toujours lancé par un reportage de Maryanne. Sa carrière s’est poursuivie avec plusieurs documentaires pour la France, mais c’est à Montréal, où elle a choisi de s’établir, qu’elle s’est consacrée aux longs métrages : trois films qui ont fait le tour du monde : « De ma fenêtre sans maison » en 2006, « La vallée des larmes », en 2012 et « L’autre côté de novembre », en 2016 (avec Arsinée Khanjian notamment).     

Courageuse et passionnée Maryanne revient, avec « La face cachée du Baklava », sur son thème de prédilection des identités multiples à travers un long métrage qui met en scène le choc culturel entre deux sœurs vivant à Montréal, mais dont l’une s’est occidentalisée, alors que l’autre pas du tout. 

Installée depuis plus de 20 ans au Québec, Maryanne a le beau rôle pour détecter les travers des deux mentalités : « J’ai voulu faire un film drôle sur la cohabitation entre par exemple des gens qui débarquent à six pour un dîner et ceux qui prévoient exactement le nombre de bouchées à servir. Autant de remarques, de traditions, d’habitudes que j’observe et qui m’amusent. J’ai voulu les traiter avec légèreté pour montrer que finalement, plutôt que s’offusquer de la différence et se braquer, on pourrait en rire » 

En bref, c’est l’histoire de Houwayda, qui a épousé le mode de vie québécois, et de sa soeur Joëlle qui est restée profondément libanaise. Houwayda mène avec Pierre, son mari bobo enseignant à l’université, une vie bourgeoise et bien tranquille. Spécialiste en littérature, elle a mis sur pause sa carrière académique. Elle, qui croit pourtant avoir abandonné les valeurs traditionnelles de sa culture natale, va se retrouver au cœur d’une joyeuse zizanie qui aboutira à sa profonde remise en cause. 

Une comédie de mœurs cocasse servie par un casting prestigieux. Des acteurs québécois de renom (Claudia Ferri, Jean Nicolas Verreault, Michel Forget, Geneviève Brouillette, Anick Lemay, France Castel, Marcel Sabourin), mais aussi  plusieurs libanais et égyptiens dont Manuel Tadros -qui n’est autre que le père de Xavier Dolan-, Raïa Haidar, Nathalie Tannous, Joseph Antaki… 

La face cachée du Baklava, un film dans lequel les Libanais vont rire et se retrouver immanquablement et qu’on peut visionner en ligne. 

Vente des billets sur le site de Cinémania, au prix de 8 $Can dès aujourd’hui, pour un visionnement en streaming pour 48h, les 8, 9 et 10 novembre. 

1 $Can sera reversé à La Croix Rouge libanaise. 

www.festivalcinemania.com/fr