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La plus ancienne fresque de la Vierge Marie découverte à ce jour au Liban

17/04/2020|Anne-Marie Maïla Afeiche

La plus ancienne représentation de la Vierge Marie connue à ce jour au Liban se trouve sur la façade peinte d'une tombe Byzantine de Tyr. Elle fut mise au jour par Maurice Chéhab et publiée par lui-même en 1969. 

Il faudrait imaginer que l’entrée de la tombe était toute peinte et qu’il n’en subsiste aujourd’hui que trois panneaux. Au centre, le buste de la Vierge Marie auréolée est représenté dans un médaillon, tandis que deux croix stylisées apparaissent de part et d’autre avec les lettres alpha et oméga, symbolisant le commencement et la fin. Plus bas, une dalle en marbre tenant lieu de porte, dont la poignée de bronze a disparu, marque l’accès à la tombe. La pierre porte une inscription grecque de 5 lignes gravée au nom d’un homme prénommé Praüllios. Cette même inscription mentionne la date de son décès, ou de son enterrement, le 12 août 440 ap. J.-C.  Nous ne connaissons pas ce personnage qui vivait au Ve siècle à Tyr ou du moins qui y fut enterré. Par contre, le grand intérêt de cette inscription est qu’elle date de manière très précise la tombe, et par conséquent cette image de la Vierge Marie. À ce jour il s’agit de la plus ancienne représentation figurée de la mère de Jésus découverte au Liban. 

 

Il est vrai que plusieurs fresques murales décorent les nombreuses églises des XIIe-XIIIe siècles du Liban. Mais au-delà de sa qualité picturale, notre œuvre se caractérise par son caractère exceptionnel de fresque unique du Ve siècle représentant la Vierge Marie. C’est ainsi que dans le nouvel aménagement du sous-sol du Musée National, inauguré en 2016, elle fut sélectionnée afin d’être à nouveau présentée au public. Cette façade en quatre fragments était en effet exposée à l’étage inférieur du musée avant 1975. Son entreposage dans les réserves durant de longues années nécessitait une importante restauration et, qui plus est, devait être effectuée par un spécialiste engendrant par conséquent des coûts substantiels, non existants. 

 

Et le miracle se produisit lorsqu’un donateur, qui a voulu alors garder l’anonymat, a fait déposer la somme nécessaire pour la restauration de cette fresque qui fut prête quelques mois avant la fin du projet.  

 

Dans la brochure publiée à l’occasion de l’inauguration, le 7 octobre 2016, nos remerciements s’adressent au ´bienfaiteur anonyme´ de la Vierge Byzantine de Tyr qui illumine depuis notre sous-sol.

 

Anne-Marie Maïla Afeiche

Directrice générale

Conseil général des Musées

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