La rénovation des lieux les plus emblématiques, de Paris à Dubaï. Le restaurant Lapérouse, La Gare, l’hôtel Saint James Paris (5*), les boutiques Cartier dans le monde entier, le Pavillon des femmes à Dubaï, Dar Mima au sein de l’Institut du monde arabe, c’est elle! Toutes ces adresses prestigieuses portent désormais sa touche fantaisiste et éclectique. Quintessence du luxe chaleureux, le style de Laura Gonzalez célèbre la rencontre entre artisanat, art contemporain et esthétique néoclassique. Son approche des matériaux et imprimés inscrit chaque projet dans l’histoire de la décoration comme des cadres de vie singuliers.
À l’instigation de Laura Gonzalez, l’enseigne Noura change d’identité. Elle joue de tonalités chaleureuses et vient pimenter l’ambiance d’un esprit oriental. Du vert pistache au bleu méditerranéen, en passant par l’ocre cumin, le restaurant gagne en convivialité et devient un lieu résolument gourmand. «J’ai toujours considéré Noura comme une brasserie accueillante et exotique, un endroit où l’on vient déjeuner à toute heure, déguster des pâtisseries orientales en prenant un thé à la menthe, assure la décoratrice. Il me semblait important que la gourmandise et la joie de vivre propres à cette institution parisienne imprègnent également son cadre; j’ai donc opté pour des couleurs évocatrices: du vert pistache -symbole de l’espoir-, du cumin, des bleus vivants.»
Ce nouveau décor est inspiré par le Beyrouth d’avant, celui qui figure sur les cartes postales datant de l’avant-guerre. Celui de l’âge d’or. La décoratrice détourne librement les archétypes de l’architecture orientale. Les murs s’habillent de stuc, les corniches présentent des motifs travaillés, les arcs brisés s’entrecroisent au-dessus de portes et de niches. Au fond, un décor mural en panoramique évoque les pins de la vallée de Bisri, réserve naturelle libanaise en danger de disparition. La décoratrice parisienne a commandité l’œuvre à Bokja, une maison artisanale libanaise œuvrant au renouveau des techniques de broderie traditionnelle. Autre allusion à la culture levantine, les plateaux de table en pierre de lave ont été peints de motifs de poissons et d’oiseaux, animaux porte-bonheur, quand la structure des chaises est ornée de billes de bois empruntées aux bouliers orientaux.
Le propriétaire et gérant Paul Bou Antoun a laissé carte blanche à Laura Gonzalez qui a refait toute l’image du restaurant. Son intervention a dépassé le strict décor, pour une refonte en profondeur de l’identité de l’établissement. Avec son imagination débridée, Laura G. a revisité le logo, la carte, les emballages, et même introduit des propositions pour le menu et de nouveaux plats à partager.
«Il faut que tout change pour que rien ne change», disait Tancrède dans Le Guépard. L’esprit de l’hospitalité libanaise perdure dans un décor inédit et attirant, qui a réussi le pari audacieux de conserver son âme.
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