Près de Batroun, se trouve un musée qui ne ressemble à aucun autre. Mêlant les âmes d'une centaine de maisons historiques démolies à Beyrouth, Henry Loussian a construit sa propre maison traditionnelle à partir des éléments qui les composaient. Depuis 6 mois, l’endroit a ouvert ses portes aux visiteurs sous le nom du musée Henry BB.
« Bienvenue dans la magie de Beyrouth » déclame le propriétaire des lieux en invitant ses visiteurs à entrer. Et effectivement, le spectacle qui les attend est assez saisissant. Les triples arches typiques de Beyrouth reposant sur de grandes colonnes, les fenêtres aux volets colorés, les dalles de carrelage en marbre, et les peintures qui trônent au plafond...Henry Loussian nous transporte à travers les différentes pièces de sa maison et nous donne le sentiment d’être dans une autre époque.
Ce musée est avant tout l’œuvre d’un passionné par le patrimoine architectural de Beyrouth. « Quand j'ai mis les pieds pour la première fois dans l'une de ces maisons, quand je l'ai vue de l'intérieur, j’ai été fasciné ». Henry Loussian commence alors à collecter des fragments issus de maisons traditionnelles de la capitale en cours de démolition et se met en tête de leur offrir une seconde vie. « J'ai décidé de construire ma propre maison avec ces éléments », explique – t – il. Le mobilier aussi est d’époque avec des fenêtres et des portes en bois de cèdre. Les travaux de construction, commencés en 2009, ont duré quatre ans tandis que la réalisation des peintures a pris huit ans.
Avec son projet, Henry Loussian incite également à suivre ses rêves. Un jour, il découvre un magnifique plafond dans une maison à Beyrouth et désire le reproduire chez lui. Problème, il ne sait pas peindre. Autodidacte, il apprend à peindre par lui-même pour obtenir le résultat qu’il souhaite. « Quand on est passionné, on réussit, ne l'oubliez pas », confie-t-il, avec sagesse.
Henry Loussian cultive sa nostalgie de l’ancien Beyrouth. A l’extérieur du musée, se trouve un mur où sont fixées les plaques de rue des maisons traditionnelles qui ont été démolies « parce que Beyrouth n'était couverte que de ces maisons, nous n'avions pas d'immeubles, seulement des maisons avec des jardins », déclare-t-il.
"Je ne reproche pas aux Beyrouthins de démolir leur passé parce qu'ils veulent toujours être modernes et je respecte cela", poursuit – t – il. A l’intérieur du musée, sont exposées des photos du vieux Beyrouth, avant la transformation post-guerre civile. Zaytuna Bay, le centre-ville, la place des Martyrs...tous ces lieux sont méconnaissables et semblent appartenir à une autre ville. « Ça c’est ma Beyrouth », ajoute-t-il.
Avec ce musée, Henry Loussian tente de mettre à l’honneur l’héritage architectural de Beyrouth et de le faire connaître au plus grand nombre. « La meilleure chose à faire c’est de donner une nouvelle vie à des choses perdues comme le patrimoine de Beyrouth », assure l’homme passionné qui ponctue sa visite d’histoires teintées de magie, si bien qu’il n’est pas aisé de discerner la réalité de la fiction.
« La charmante histoire est terminée », conclut Henry Loussian et la parenthèse enchantée se referme après un voyage de quelques temps dans un autre univers.
A savoir
+9613753654
@museehenrybb
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