De tous les objets archéologiques exposés au Musée National de Beyrouth, le sarcophage d’Ahiram, roi de Byblos qui vécut au Xe siècle av. J.-C. est la pièce la plus emblématique de la collection nationale.

Il a été découvert en 1923, aux côtés de huit autres tombes dans la nécropole royale de Byblos, destinée, depuis le XIXe siècle av. J.-C., aux souverains et princes Giblites. Mais il est le seul à porter des reliefs sculptés, probablement peints, vu les traces de peintures rouge, noire et brune encore visibles. La face antérieure du sarcophage présente une scène de banquet funéraire.

Le grand intérêt de ce sarcophage réside surtout dans l’inscription phénicienne gravée sur la cuve droite latérale et sur le long côté du couvercle. On y lit, de droite à gauche : « Sarcophage qu’a fait Ittobal fils d’Ahiram, roi de Goubal (Byblos) pour son père quand il l’a placé pour l’éternité. Si un roi parmi les rois, ou un gouverneur parmi les gouverneurs, ou un chef d’armée monte contre Goubal et ouvre ce sarcophage, que le sceptre de son pouvoir soit brisé, que son trône royal soit renversé et que le calme disparaisse sur Goubal et (quant) à lui ».

Cette inscription datée du Xe siècle av. J.-C., est le premier exemple le plus complet de l’alphabet phénicien. En effet, dix-neuf des vingt-deux lettres y sont gravées, témoignant de l’aboutissement de l’élaboration de cet alphabet au cours du IIe millénaire av. J.-C.

Anne-Marie Maïla Afeiche, Directrice générale, Conseil général des Musées

A découvrir au rez-de-chaussée du Musée National de Beyrouth